« Agir pour l’égalité professionnelle »

Monsieur le Défenseur des droits, Cher Dominique,
Madame la Présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, chère Danielle,
Madame la Présidente de la délégation, Chère Catherine,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les responsables d’organisations syndicales, les dirigeants d’entreprises, les journalistes, les sociologues, les chercheurs, les représentants d’association, les Directeurs des ressources humaines,
Mesdames et Messieurs ,
Chère Madame Héritier,

Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue à l’Hôtel de Lassay pour cette rencontre sur le thème de l’égalité professionnelle.

Certes ce n’est pas dans les habitudes, ni de cette belle maison, ni des manifestations entourant la journée internationale des femmes. Mais j’ai voulu que notre initiative, plutôt que de mettre en valeur des femmes méritantes ou des femmes ayant réussi à passer tous les obstacles, soit utile à toutes les femmes et donc à l’ensemble de la société.

Je n’ai pas souhaité un rassemblement de femmes pour célébrer les femmes, j’ai souhaité un engagement de la société civile pour la cause des femmes, et notamment pour leur droit à l’égalité professionnelle et salariale.

Mesdames, Messieurs, je l’ai dit dès le premier jour de mon investiture et je le répète devant vous ce soir : je veux ouvrir les portes de  l’Assemblée nationale à la société civile.

Eh bien, elles sont quelques-unes à avoir entendu le message et elles ont mis le pied dans la porte ! Frédérique Agnès de Médiaprism, Catherine Carradot de l’association nationale des DRH, Clarisse Reille de Grande école au féminin, Thaima Samman de Womens in leadership et Olga Trostianski, notre militante du Laboratoire de l’égalité, c’est à la force de leurs convictions, à leur travail et à leur ténacité que nous devons d’être ensemble ce soir ! C’est grâce à elles que nous avons cette soirée !

Et vous êtes nombreux à avoir répondu à l’appel. Votre présence est la preuve que les inégalités entre les femmes et les hommes mobilisent toujours. Je vous en remercie.

Je tiens à remercier tout particulièrement Madame Françoise Héritier, qui nous fait l’honneur de sa présence. Vous êtes, Madame, une éminente anthropologue, qui poursuit le travail de Claude Lévi-Strauss et décrypte pour nous les usages et les langages de nos sociétés, dans lesquels s’installe cette insidieuse dépréciation d’un genre, si ancienne qu’elle nous paraît naturelle.

Je tiens également à remercier Catherine Coutelle, Présidente de la Délégation de l'Assemblée Nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. Nous connaissons tous ici, chère Catherine, ton engagement, et le travail de grande qualité mené par la délégation. Pour cette raison également, je remercie la vice-présidente de la délégation, Marie-Jo Zimmermann, qui nous fait le plaisir d’être parmi nous aujourd’hui.

J’aimerais enfin remercier Dominique Baudis, le Défenseur des droits, dont la fine connaissance du sujet permettra d’éclairer nos débats.

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Alors oui, nous connaissons tous les « mauvaises nouvelles »- et d’autres en parleront  mieux que moi - : les inégalités persistantes de salaires, les stéréotypes, la misogynie, le harcèlement, le manque de femmes dans les postes à haute responsabilité… la liste est encore trop longue. Ces mauvaises nouvelles, il faut évidemment ne pas les oublier. Il faut les connaître et les mesurer, comme la loi le rappelle, pour mieux construire les outils qui favoriseront l’égalité.

Mais cette soirée est une bonne nouvelle  puisque nous sommes tous réunis ! Appartenant tous à des mondes différents, habitués à se croiser, voire à s’opposer, rares sont les occasions de prendre le temps de réfléchir ensemble et de partager nos expériences lors d’un moment convivial. Ce soir pourtant, nous sommes tous rassemblés, mobilisés et résolus à agir en faveur de l’égalité professionnelle, en s’engageant ensemble devant l’Assemblée nationale, cœur battant de la démocratie.

Intellectuels, chercheurs, responsables d’organisations syndicales et patronales, députés, journalistes, Présidents d’associations, professionnels des Ressources Humaines, grands décideurs de l’économie : la diversité et la qualité des participants font de cette soirée une rencontre exceptionnelle ! C’est la première fois que tant d’acteurs de renom se réunissent pour agir pour l’égalité professionnelle !

Je suis donc particulièrement heureux d’accueillir cette mobilisation sans précédent et je sais que de vos différences, de cette richesse naîtra un bouillonnement d’idées à chaque table !

Je crois aussi aux symboles et à l’exemplarité. Nous avons déjà mené des actions, mis en place des dispositifs, adopté des lois, mobilisé des ressources, réalisé des études pour garantir l’égalité professionnelle… Nous devons aujourd’hui capitaliser ces bonnes pratiques, cristalliser la conscience de ces avancées pour anticiper les progrès à réaliser à l’avenir concernant l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines.

Ce dîner doit être l’occasion de faire connaître ces pratiques vertueuses, d’y réfléchir et de formuler, ensemble, des propositions applicables pour tous.

Cette ambition, je sais que nous la partageons tous ce soir.

Le lieu dans lequel nous sommes réunis est tout un symbole : l’Assemblée nationale, là où la loi s’écrit et où l’égalité des sexes est devenue une question politique de première importance. Les réponses que nous y apportons dessinent un choix de société, une conception de notre démocratie et une vision de l’humanité que nous voulons porter haut et fier.

Mesdames et Messieurs, trouvez ici un lieu privilégié de débat, contribuez à y forger les objectifs de demain car c’est ici que la démocratie doit pouvoir se voir et s’entendre. Ici, et maintenant. Des réunions comme celles-ci sont trop rares, et nous devons en profiter. Nous devons en tirer le meilleur parti.

Ce dîner doit être un message : celui de la volonté d’utiliser tous les instruments entre nos mains pour faire changer les perceptions des femmes dans le monde du travail et renforcer partout une vraie culture de l’égalité.

Il doit être un symbole : celui de l’appropriation des valeurs républicaines et du passage de l’égalité formelle à l’égalité réelle.

Il doit enfin être un choix : celui de la société que nous voulons. Une société où les femmes ont la même place que les hommes, pas pour apporter une nouvelle sensibilité – comme on peut le lire parfois - mais par unique souci de justice.

L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas un enjeu de discrimination positive. Lorsque l’on constitue la moitié de l’humanité on n’est pas une communauté, une minorité, un groupe. Lorsque l’on constitue la moitié de l’humanité, on n’attend pas des concessions frileuses ou des mesures d’assistance bienveillantes. Lorsque l’on constitue la moitié de l’humanité,on aspire à la justice et à l’égalité.

Je vous remercie et vous souhaite à toutes et à tous un enrichissant débat.