Discours d’ouverture à l’occasion de l’avant-première du film « Passeurs »

Projection du film « Passeurs »
Salle Victor Hugo, mardi 20 janvier 2015, 17 h 15

Madame la ministre, chère Marisol Touraine,
Monsieur le député, cher Jean-Louis Touraine,
Monsieur le Président de Sida Fonds pour la Mémoire, cher Michel Simon,
Monsieur le Directeur de Sida Fonds pour la Mémoire, cher Michel Bourrelly,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir dans l'enceinte de l'Assemblée nationale à l'occasion de la projection de "Passeurs", réalisé par Pamela Varela.

Je suis très heureux d'assister à l'avant-première de ce film-documentaire parce qu'il nous permet de nous retourner sur les grandes étapes de la mobilisation contre le sida.

Aujourd'hui, plus de trente ans après l’apparition de l'épidémie, il est possible de porter un regard sur l’histoire culturelle et sociale du sida. Ce film offre un témoignage sur les formes prises par une lutte inédite contre la maladie, une maladie qui a emporté près de 30 millions de personnes.

Il nous faut regarder cette histoire en face, droit dans les yeux, et écouter la voix de ces hommes et de ces femmes, de France, des États-Unis, d’Afrique francophone et d'ailleurs, pour mesurer le chemin parcouru.

Mais, cela nous donne également une responsabilité particulière. Pour tous ceux que l'on ne voit pas et qui n'auront peut-être jamais la parole, nous avons un devoir.

Ce devoir passe par une nouvelle mobilisation car rien ne serait pire que de s'habituer, de se lasser et d'oublier l’histoire récente du Sida.

En tant que Président de l'Assemblée nationale mais aussi en tant qu'élu d'un territoire particulièrement touché par la maladie, la Seine-Saint-Denis, je sais le rôle indispensable que vous jouez, vous, militants associatifs, chercheurs, médecins, pour nous mobiliser, nous, parlementaires et élus locaux.

Je profite donc de l'occasion qui m'est donnée pour vous en remercier. Oui, notre mobilisation doit se poursuivre plus que jamais. Et cela, dans quatre directions.

D’abord la prévention. Plus de 30 ans après le début de l’épidémie, nous souffrons encore d’un défaut de connaissance sur les risques de la transmission de la maladie. C’est inacceptable.

Prévenir c’est donc informer, mais c’est aussi dépister le plus tôt possible. La future loi de santé publique va, à cet égard, dans le bon sens.

La deuxième priorité, c’est la recherche. Françoise Barré Sinoussi, co-découvreuse du virus du Sida et prix Nobel de médecine est dans la salle, et je tiens à la saluer.

La mobilisation de la France dans la recherche fondamentale thérapeutique et la recherche vaccinale doit se poursuivre tant que notre objectif ne sera pas atteint : l’éradication définitive du sida.

En attendant, et c’est la troisième priorité, nous devons permettre l’accès de tous aux soins. Le Sida peut devenir une maladie chronique et c'est un énorme progrès si l'on songe aux années passées.

Mais cette avancée thérapeutique n'a de sens que si tous les malades sont pris en charge. Or, comment parler de progrès en France quand on sait que plus de 40% des femmes enceintes séropositives en Afrique n’ont pas, elles, accès au traitement préventif de la transmission à l’enfant ?

Enfin, la dernière priorité, c’est la lutte contre les discriminations à l'encontre des personnes atteintes du virus. En France, aussi, les préjugés sont encore trop nombreux. Nous devons donc encore lutter contre les jugements a priori sur les personnes malades, dans la société en général et plus particulièrement dans le monde du travail.

Voilà, Mesdames, Messieurs, ce que je souhaitais vous dire en introduction de cette avant-première du film « Passeurs ». Sachez que vous me trouverez toujours à vos côtés pour poursuivre la lutte contre la maladie et inciter chacun à se mobiliser.

Je vous souhaite une très bonne projection.

Je vous remercie.