Jeunesse et éducation, enjeux de la transition écologique - treizième débat du cycle des Mardis de l’Avenir

Les Mardis de l’Avenir
« La jeunesse et l’éducation, enjeux de la transition écologique »
Mardi 7 avril 2015 – Hôtel de Lassay

Madame la Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
Madame la Vice-présidente de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants d’Universités, d’écoles et d’établissements scolaires ou supérieurs,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations,
Et surtout, chers enfants, élèves et étudiants présents ce soir,
Mesdames et messieurs,

Ce soir encore, nous poursuivons le dialogue sur l’écologie et sur l’avenir de notre société. Et il n’y a pas un sujet plus au cœur de ce débat que celui de la jeunesse. D’abord, parce que c’est bien pour nos enfants, nos petits-enfants et pour les enfants de nos petits-enfants que nous œuvrons en faveur de la transition écologique et que nous sommes présents ici ce soir.

C’est pour eux que nous travaillons à rendre notre modèle de développement plus durable et notre société plus vertueuse aux niveaux environnemental, économique et social.

Il est essentiel de le rappeler. Voilà l’essence même de notre engagement et le moteur de nos actions : préserver
notre planète pour les générations futures.

C’est loin d’être gagné. Qu’il s’agisse de la crise environnementale, mais aussi des crises économique et sociale, plusieurs voyants sont au rouge :
- Si nous pouvons vivre avec 4% de déficit, nous ne pourrons pas vivre avec 4 degrés de plus, pourtant prévus en 2100 si on continue sur la trajectoire actuelle.
- Plus de la moitié des espèces animales a déjà disparu depuis 40 ans.
- Et parallèlement à cette destruction de notre capital naturel, les inégalités sociales perdurent.

Le message que nous essayons de faire passer depuis plus de deux ans ici à l’Hôtel de Lassay est que l’écologie est LA SOLUTION pour résoudre la crise aux nombreux visages que nous traversons.  

Nous avons déjà débattu de nombreux sujets. Mais il y a un levier formidable qui nous permet de tendre vers tous les objectifs en même temps, dont nous n’avions pas encore parlé ici aux Mardis de l’Avenir. Il y a une clé qui ouvre la porte du monde de demain : c’est l’éducation. Avec 12,7 millions d’élèves jusqu’au bac, et plus de 15 millions si l’on ajoute les étudiants de l’enseignement supérieur, la jeunesse est bien notre priorité.

La réussite de la transition écologique passe par l’éducation de nos enfants. Si nous fabriquons les mêmes élites, elles recommenceront les mêmes politiques. Comment arriver à adopter des comportements plus vertueux et respectueux de notre environnement si nous n’adaptons pas nos formations ? Tout commence par l’éducation de nos enfants.

En 1977, l’éducation nationale publie la première circulaire sur l’éducation à l’environnement dans notre pays. Et dès la première phrase, tout est dit.

Je cite : « A une époque où la dégradation de son milieu de vie pose à l'homme des problèmes de choix déterminants pour son avenir, une éducation en matière d'environnement s'impose de toute évidence. » Et pourtant, près de 40 ans après l’intégration du développement durable dans le logiciel éducatif, les initiatives de certains établissements scolaires et universités ou grandes écoles méritent d’être renforcées, généralisées et accélérées. Les supports et les programmes pédagogiques doivent mieux intégrer cette exigence environnementale pour améliorer encore l’apprentissage et la sensibilisation à la transition écologique. A cet effet, l’année de la COP21 est une année clé en matière éducative. La ministre que je salue a déjà fait un certain nombre d’annonces. Nous en reparlerons.

La jeunesse est un levier formidable car elle a un effet démultiplicateur. Elle est un puissant vecteur éducatif… pour les adultes ! Je m’explique. Si l’ordre des choses retient que les parents éduquent leurs enfants, les enfants peuvent aussi « éduquer » leurs parents. L’entourage familial peut aussi être sensibilisé par l’enfant et par l’enseignement qu’il aura reçu.

Ainsi, ce sont nos enfants qui commencent et continueront à nous sensibiliser au tri et au recyclage ou aux économies d’énergie. Je veux citer l’exemple du port de la ceinture de sécurité que nous avons aujourd’hui tous intégré et qui permet de sauver bien des vies. C’est quand elle est devenue obligatoire à l’arrière en 1990 et grâce à nos enfants pour nous rappeler à l’ordre, que c’est devenu un automatisme.

***

Donner la parole aux jeunes dans ce débat est essentiel.

Les jeunes doivent être impliqués dans les décisions qui les concernent. Car ce sont eux qui seront directement impactés et subiront pleinement les conséquences du réchauffement climatique déjà en marche.

La participation des jeunes ce soir nous rappelle non seulement la raison même de notre engagement, mais la richesse qu’ils représentent. Les initiatives des élèves et des étudiants présents nous montrent bien que les jeunes n’attendent pas que l’on ait réglé les problèmes nous-mêmes avant d’agir. Et fort heureusement ! Pour traiter les problèmes environnementaux, les décideurs de demain doivent se donner une longueur d’avance.

Et je tiens à tous les féliciter : les collégiens et personnels éducatifs du collège Lucie Aubrac de Vertou, les élèves et les enseignants de la Seine-Saint-Denis, ainsi que tous les étudiants d’universités et d’écoles qui partageront avec nous leur vision du monde de demain, du rôle de l’éducation pour impulser la transition écologique. Je tiens également à saluer l’action des associations qui font preuve d’une collaboration et d’une complémentarité exceptionnelle avec les établissements éducatifs. L’interaction entre l’école et les acteurs locaux est en effet essentielle. A vous tous, je veux dire que vous savez nous donner espoir dans un contexte difficile. A nous de le faire en retour. Vous êtes les dirigeants politiques et économiques de demain, les futures figures culturelles, les prochains élus… vous aurez la responsabilité de porter la cause écologique au quotidien.

Je laisse maintenant toute sa place au débat : comment réparer le passé, et surtout comment préparer l’avenir avec vous.

Je remercie encore une fois Amandine Bégot pour la qualité de son animation qui sera encore à l’œuvre ce soir. Je lui passe la parole et vous remercie.