Remise des prix de la 26ème édition du concours des Trophées Éco Actions

Remise des prix de la 26ème édition
du concours des Trophées Éco Actions

Mercredi 1er février 2017 – Hôtel de Lassay

 

Madame la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer,

Madame la ministre des Outre-mer qui nous rejoindra dans quelques instants,

Monsieur le député-maire et Président de l’association « Les Éco Maires », cher collègue,

Messieurs les Ambassadeurs du Niger et du Sénégal en France,

Monsieur l’Ambassadeur délégué à l’Environnement,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs,

Et surtout, chers enfants présents ce soir,

Bienvenue à l’Hôtel de Lassay, bienvenue à l’Assemblée nationale. Je suis heureux de vous accueillir ce soir, pour cette 26ème cérémonie de remise des prix du concours des Trophées Éco Actions et du concours des Outre-mer durables.

Voilà près de cinq ans maintenant que nous avons pris l’habitude de nous retrouver ici chaque année, pour célébrer ensemble les élus locaux qui font du développement durable et de la protection de l’environnement une réalité, dans tous les territoires de la République.

L’édition de l’année dernière avait été bouleversée par les terribles attentats de Paris et de Saint-Denis. En un sens, ces Trophées représentent tout ce que nous défendons, face à ceux qui ne savent que détruire : l’engagement quotidien, inlassable, de femmes et d’hommes pour construire une société plus juste, une société durable, à tous les niveaux, social comme environnemental. Nous pouvons en être fiers.

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Certains périls sont discrets, presque silencieux, mais s’insinuent dans chacun des aspects de nos vies jusqu’à tout détruire de l’intérieur. La détérioration de l’environnement et le changement climatique sont de ceux-là.

Ce bouleversement tragique du monde qui ne connaît pas de frontières, qui menace de disparition notre planète, nos sociétés, notre humanité même, c’est un défi historique, le plus grand peut-être de notre siècle.

Il nous engage collectivement, parce qu’il nous menace collectivement.

Dès 1989, avant beaucoup d’autres, des élus locaux ont pris la mesure de ce défi et ont décidé d’y faire face. De là sont nés les Éco Maires : en s’organisant, en s’associant, en travaillant ensemble, des femmes et des hommes se sont attelés à la lourde tâche qui nous échoit, à nous citoyens du XXIe siècle. Votre force a aussi été de comprendre que chacun peut et doit agir à son échelle – car la détérioration de l’environnement touche tous les aspects de nos vies, de l’alimentation et la santé à la préservation du patrimoine naturel. Elle est aussi, souvent, un nouveau facteur d’inégalités inacceptables.

C’était le constat de 1989, l’élan qui a donné naissance aux Éco Maires : il faut agir. Aujourd’hui, en 2017, ce constat est plus pressant que jamais, malgré tout ce qui a été fait. Car le changement climatique ne s’adapte pas à notre rythme politique. Il avance implacablement, et c’est à nous d’accélérer, à nous de réagir, de résister, pour enfin l’arrêter.

Chacun dans vos territoires, vous en faites l’expérience, et certains plus que d’autres : je salue particulièrement les élus ultra-marins présents ici ce soir, dont les territoires subissent plus fortement que la métropole les effets délétères du changement climatique.

Mais comme toute crise, la crise environnementale est aussi une opportunité : celle de franchir un nouveau pas, une nouvelle étape historique, dans la construction d’une société qui soit non seulement durable, mais aussi plus solidaire et plus juste socialement. Ces mêmes territoires ultra-marins qui sont les plus fortement touchés sont aussi ceux qui ont le plus fort potentiel de développement des énergies renouvelables – les énergies de demain, et une biodiversité extraordinairement riche.

Chers élus d’Outre-mer, j’ai suivi de près vos actions pendant cette législature : dès juillet 2012, sur ma proposition, la Conférence des Présidents a créé une délégation aux Outre-mer à l’Assemblée nationale. Cette délégation a fourni un travail remarquable d’évaluation des politiques publiques – je recevrai d’ailleurs son rapport de mandature la semaine prochaine – et je sais combien les questions énergétiques et écologiques sont prégnantes dans vos territoires.

Vous êtes au cœur de ce défi crucial, et vous êtes au cœur aussi de l’invention des solutions de demain. Je suis donc particulièrement heureux d’accueillir la ministre des Outre-mer, chère Ericka BAREIGTS, qui vous remettra tout à l’heure les prix des Outre-mer durables.

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Il y a tout un modèle de développement et de solidarité à repenser, à refonder, sous l’effet du défi climatique. Depuis cinq ans, l’Assemblée nationale a pris toute sa place dans la mise en œuvre de ce nouveau modèle, et je suis fier de dire que la transition énergétique et écologique figurera parmi les missions historiques de cette XIVe législature.

Le travail parlementaire a été riche, et de grandes lois ont été votées : je pense en particulier à la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, à la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, et à la loi pour la reconquête de la diversité, mais aussi à tout le travail effectué autour de la COP 21, en amont pour sa préparation, et en aval pour le suivi de l’Accord de Paris.

Même en cette fin de législature, les députés ne relâchent pas leurs efforts : l’Assemblée a adopté la semaine dernière la proposition de loi portant adaptation du code minier au droit de l’environnement, et hier encore, nous débattions dans l’hémicycle de la proposition de loi portant adaptation des territoires littoraux au changement climatique.

J’espère qu’avec ce travail, nous avons contribué à bâtir un cadre propice à vos initiatives, avec des objectifs clairs et des outils qui vous sont utiles dans vos actions du quotidien. Sachez que la Représentation nationale sera toujours à votre écoute et à vos côtés dans l’accomplissement de cette mission.

La transition écologique est une révolution culturelle qui se réalise sur le terrain, dans vos territoires, dans vos villes – et l’action des collectivités territoriales est donc primordiale.

Le développement durable, c’est aussi cela : l’adaptation constante aux réalités des territoires, le choix des outils les plus adéquats, l’invention de solutions nouvelles. Au cœur de tout ce mouvement, ceux qu’on retrouve indéfectiblement, c’est vous, les élus locaux : c’est vous qui portez les solutions, qui mettez en mouvement les acteurs, qui soutenez les pratiques innovantes pour tracer la voie vers un monde décarboné.

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Je remarque d’ailleurs avec plaisir que les Éco Maires accueillent cette année un nouveau Prix de l’Innovation Technologique, qui récompense une collectivité pour son action innovante sur le plan technologique et scientifique au service du développement durable. Je m’en réjouis, car l’innovation joue un rôle déterminant dans l’évolution de notre modèle de développement et dans notre avancée vers une économie neutre en carbone – objectif fixé pour la 2ème moitié du XXIème siècle.

En effet, même si l’Accord de Paris a déjà le grand mérite d’exister – et c’est une immense victoire –, nous savons déjà que les contributions nationales prévues à ce stade ne suffiront pas ; elles sont aujourd’hui en décalage par rapport à l’objectif de maintenir la hausse des températures en deçà de 2 degrés. Mais les engagements actuels des pays correspondent à ce qu’ils peuvent faire ; et c’est là que l’innovation est cruciale, car c’est avec elle que nous apprendrons à faire mieux.

Pour aller vers un modèle de développement décarboné, les ruptures technologiques sont indispensables.

Nous ne savons pas aujourd’hui comment nous pourrons, à la fin de ce siècle, arriver à des émissions zéro. Mais nous savons que d’ici là, des solutions innovantes auront été trouvées, des outils inimaginables aujourd’hui auront été inventés ; en somme, le monde aura été de nouveau irrigué de toute la créativité humaine, qui est la source du progrès.

Par l’innovation notamment, la transition énergétique est aussi porteuse de croissance. Du reste, de nombreux pays l’ont très bien compris : je pense en particulier à l’Inde ou à l’Arabie Saoudite, qui ont vu là un grand facteur d’optimisme, et c’est cela qui les a convaincues de se rallier à la dynamique de Paris. Le changement climatique ne doit pas s’entendre uniquement en termes catastrophistes : c’est aussi l’occasion de construire une société durable, qui concilie le développement pour tous avec la nécessaire réduction des émissions.

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Mesdames et Messieurs,

Ce n’est pas sans émotion que j’ouvre cette cérémonie aujourd’hui, pour la dernière fois sous cette législature.

Je souhaite vous remercier, vous, élus locaux de tous les bords, pour avoir relevé et continué à relever le plus grand défi de notre siècle.

Chacun dans votre territoire, vous avez fait de la préservation de notre planète une priorité. Je sais que c’est, pour beaucoup d’entre vous, un devoir qui a la force d’une évidence ; mais à l’heure du retour en force des climato-sceptiques, y compris à la tête des plus grandes démocraties, votre engagement résonne comme un combat. Votre détermination à protéger l’environnement et à promouvoir le développement durable, c’est la garantie d’un avenir pour nos enfants. Alors, merci à vous, travailleurs de l’avenir ! Merci au président des Éco Maires, à l’ensemble des équipes de l’association, et à tous vos partenaires.

Bravo, également, pour l’action que vous menez dans le domaine de la coopération décentralisée, à travers votre bureau de Dakar qui a ouvert il y a quelques années. S’il y a un domaine qui nous oblige à nous rapprocher les uns des autres et à travailler ensemble, c’est bien le défi climatique et écologique, dont je disais en commençant qu’il ne connaît pas de frontières. Monsieur l’Ambassadeur du Niger, Monsieur l’Ambassadeur du Sénégal, vous remettrez dans un instant deux prix, le prix international de la coopération et le prix de la bourse d’étude Éco Maires Afrique.

Je vous remercie de votre présence et je me réjouis de nous savoir unis dans ce travail qui ne peut être que commun, car nous sommes tous citoyens du monde.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Le temps politique a ses contraintes, et la XIVe législature tire à sa fin. Mais l’action des collectivités locales pour faire entrer notre société dans une nouvelle ère de développement, celle d’une économie neutre en carbone, perdure par-delà toutes les échéances électorales, et au-delà de tous les clivages politiques. Je sais que, quel que soit celui ou celle qui vous accueillera l’année prochaine, votre engagement demeurera inaltérable. C’est une grande force pour notre pays, car c’est l’un de nos piliers républicains : la continuité de la chose publique, au service, toujours, de l’intérêt général.

Je ne veux pas retarder davantage le plaisir de découvrir les lauréats de cette 26ème édition du concours des Trophées Éco Actions, et je vous souhaite donc à toutes et à tous une très bonne soirée.

Je vous remercie.