Réunion du Bureau de l’Assemblée nationale et du Präsidium du Bundestag à Toulouse

Réunion des bureaux de l’Assemblée nationale et du Bundestag – discours de bienvenue
Mercredi 26 février à l’Hôtel de Ville de Toulouse

Intervention de M. le Président Claude Bartolone

Monsieur le Président du Bundestag, cher Norbert,
Monsieur le Préfet de région,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Consul général,
Monsieur le Président d’Airbus group,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur le Maire, merci pour les mots chaleureux que vous venez de prononcer et pour l’accueil que nous réserve aujourd’hui la belle ville de Toulouse.

Chaque année les bureaux de l’Assemblée nationale et du Bundestag se réunissent, dans une tradition désormais bien établie, pour faire le point sur nos actualités et notre coopération parlementaire. Nos discussions sont toujours riches et nous vérifions année après année que l’activité de notre groupe d’amitié, de nos commissions, de nos groupes de travail, désignent la relation entre nos deux assemblées comme étant la plus féconde et la plus structurée.

Mais cette année 2014 occupe une place particulière, à plusieurs égards.

D’abord, notre réunion intervient au seuil d’une nouvelle législature au Bundestag. Cher Norbert, cher Andreas, je veux vous dire ma joie de vous retrouver à vos fonctions, à la présidence du Bundestag et à celle du groupe d’amitié. Vous avez déjà tant œuvré pour l’amitié franco-allemande, et votre présence est pour nous un gage de continuité et de succès de nos initiatives.

Ensuite, 2014 sera une année comme il en est peu sur le plan symbolique et mémoriel pour nos deux pays.
Il y a un an, nous nous retrouvions à Berlin pour commémorer, dans un moment empreint de grande émotion, le cinquantième anniversaire du traité de l’Élysée.

2014 sera quant à elle l’année du lancement des commémorations pour le centenaire du début de la Première guerre mondiale, mais aussi celle du 70ème anniversaire du Débarquement et de la Libération de Paris. Je n’oublie pas non plus que 2014 marquera, de l’autre côté du Rhin, le 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin.

Cet enchevêtrement des mémoires, bien sûr douloureuses, bien sûr complexes, nous invite à regarder le chemin parcouru depuis 50 ans. C’est l’aventure européenne, c’est le souffle franco-allemand imprimé par De Gaulle et Adenauer.

Cette année sonne aussi pour nous comme un appel à bâtir, dans le nouveau monde dans lequel nos deux pays ont basculé depuis quelques temps déjà. L’Europe au XXIe siècle sera toujours l’héritière de la paix arrachée par nos pères à un demi-siècle de drames et de déchirures. Mais le projet européen a aussi besoin d’une nouvelle raison d’être et d’un nouveau carburant pour relever les défis du monde ouvert, mondialisé et numérique dans lequel nous évoluons.

Or rien ne se fera, aucun projet ne sera partagé, sans le moteur franco-allemand.

En 2014 le long terme se mêle au court terme : en mai, les citoyens français, allemands, aux côtés des autres peuples d’Europe, mettront des bulletins dans l’urne pour choisir des orientations européennes pour les cinq années à venir.

Mais sommes-nous sûrs d’avoir une vision claire et partagée de l’Europe que nous voulons, entre la France et l’Allemagne ? C’est une question fondamentale, à laquelle je répondrai par une certaine dose d’optimisme en constatant la nouvelle dynamique imprimée par la nouvelle Grande coalition de l’autre côté du Rhin.

Au plan européen, 2014, devra enfin s’imposer comme une année de projets et de reconstruction. L’Union européenne est désormais en passe de sortir de plus de cinq années d’une crise économique. Elle doit maintenant trouver les ressources d’une croissance durable et équilibrée pour toutes les économies européennes.

Dans ce domaine, l’impulsion franco-allemande sera décisive : nous parlerons demain de croissance, d’emploi, de politique industrielle, de transition énergétique. Aucun de ces secteurs ne peut donner lieu à des initiatives fortes en Europe sans le moteur franco-allemand. Nos exécutifs y travaillent, mais nos Parlements ont un rôle éminent à jouer d’appui et de suivi de nos initiatives.

Cette ambition de construire ensemble, nous ne pouvions mieux l’illustrer qu’en nous rendant aujourd’hui à Toulouse, où le succès remarquable de « Airbus group » témoigne du potentiel des coopérations industrielles européennes. A l’heure où l’on parle d’un Airbus de l’énergie ou d’un Google européen, nous écouterons donc avec le plus grand intérêt Thomas Enders sur l’expérience d’Airbus et les leçons que nous pouvons en tirer dans les secteurs de l’énergie ou du numérique.

Mon dernier mot s’adresse à tous nos amis allemands, pour les remercier de leur présence et, par avance, de nos fructueux échanges à venir.