Visite de Claude Bartolone en Espagne

Discours du président de l’Assemblée nationale, M. Claude

Bartolone, devant la Communauté française

Madrid, lundi 10 décembre 2012

Monsieur l’Ambassadeur,
Monsieur le Député,
Mesdames et Messieurs les élus de l’Assemblée des Français de l’étranger,
Mes chers compatriotes,

Je vous remercie de me recevoir dans cette magnifique résidence, et je tiens ici à saluer l’ambassade pour le travail qu’elle accomplit et pour sa mobilisation particulière aujourd’hui pour le bon déroulement de ma visite.

Je suis impressionné par votre présence ce soir et vous en remercie.

Vous accueillez aujourd’hui mon premier déplacement en Europe en dehors de la visite que j’ai faite au mois de juillet à Berlin pour saluer mon collègue Norbert Lammert, compte tenu des relations que nous devons avoir entre la France et l’Allemagne et de la préparation de la célébration du 50e anniversaire du traité de l’Elysée le 22 janvier prochain.

J’ai tenu, sans attendre 2013, à effectuer cette visite de travail aujourd’hui en Espagne car la relation franco espagnole – mais vous le savez tous bien plus encore que moi – est une relation forte, tissée par l’Histoire mais surtout entretenue chaque jour. Vous, Mesdames et Messieurs, en premier lieu, qui vivez et travaillez à Madrid en êtes les premiers artisans. Ce doit être aussi une relation tournée vers l’avenir.

Cette visite intervient – beau symbole – le jour même où le prix Nobel de la Paix est remis à l’Europe. C’est une reconnaissance bien sûr, mais au-delà d’une quelconque récompense qui viendrait saluer un acquis, j’y vois une responsabilité qui nous oblige davantage encore pour demain.

Car l’Europe ne peut se réduire à une colonne de chiffres et à des objectifs de réduction de déficit. Ce n’est pas une suite de politiques où chacun viendrait chercher son chèque en retour, comme l’a rappelé le Président de la République.

C’est d’abord une force, au service de la démocratie et du progrès, et nous devons avoir cette conviction et cette détermination pour répondre à tous les doutes et scepticismes qui peuvent parfois se faire jour.

Afin de renforcer cet ancrage démocratique, indispensable, la « diplomatie parlementaire » a tout son rôle aux côtés de la diplomatie traditionnelle.

Et dans les fonctions qui sont les miennes aujourd’hui, à la tête de l’Assemblée nationale, j’ai la volonté de m’attacher à ce que le débat européen soit davantage en phase avec les attentes des citoyens.

Et les préoccupations comme les aspirations des Français, comme des Espagnols, quelles sont-elles ? L’emploi bien sûr ! Mais aussi l’éducation et l’avenir de nos enfants.

Ainsi, mon souhait en me rendant à Madrid aujourd’hui était avant tout de pouvoir rencontrer le Président Posada, le Congrès des députés mais aussi les syndicats, les chefs d’entreprises, les partis politiques pour les entendre sur la situation économique et sociale qui est celle de l’Espagne et sur ce que les Espagnols ressentent.

Je souhaitais partager aussi avec nos amis espagnols nos vues sur l’idée européenne, sur ce qui nous rassemble, sur les difficultés que nous rencontrons tous, afin que nous puissions avancer sur un projet mobilisateur pour nos citoyens et pour les jeunes en particulier.

Ma visite est enfin l’occasion pour moi de porter un message des plus hautes autorités françaises, de soutien et de confiance à l’Espagne.

Vous, ici, en Espagne, êtes des acteurs importants de notre relation bilatérale : on vous qualifie bien volontiers de « meilleurs ambassadeurs » et c’est la vérité !

Mais vous êtes aussi, par vos activités multiples, professionnelles, syndicales, associatives, les meilleurs supporters du redressement économique de la France, et de l’Espagne … et de l’Europe. Car ne nous leurrons pas, nous sommes solidaires face à cette crise européenne mais aussi mondiale et le redressement se fera ensemble par la mobilisation de tous.

Je souhaite vous dire ce soir également que je sais que la récession économique, qui frappe nos amis espagnols, touche désormais un nombre croissant d’entre vous. Salariés, entrepreneurs, indépendants,… vous tous, qui représentez sans doute une des communautés françaises à l’étranger parmi les plus importantes, subissez aujourd’hui les effets de la crise.

Notre ambassadeur et notre consule m’en faisait part tout à l’heure : l’augmentation significative du nombre de demandes d’aides et de bourses est une réalité. La réforme du système d’aide à la scolarité qui est en préparation va permettre que le système devienne plus juste et plus équitable.

Je voudrais ici saluer le travail des sociétés d’entraide et de bienfaisance, qui, en liaison avec nos consulats, apportent assistance et soutien aux plus démunis ainsi que les réseaux d’entrepreneurs qui sont actifs en terme de solidarité. Le Comité consulaire pour l’Action sociale aura pour sa part des moyens supplémentaires en 2013, même si les sommes allouées, on le sait, ne sont jamais tout à fait à la hauteur pour faire face à tous les besoins.

Vous pouvez être assurés que la France, et singulièrement ici votre ambassadeur, et l’ensemble du réseau consulaire, se tiendra toujours à vos côtés, pour vous écouter et vous aider à résoudre les situations difficiles.

Pour terminer, je dirais que je retiens des échanges très denses que j’ai eus tout au long de cette journée, un sentiment, malgré les contraintes et les difficultés, qui est que nous sommes en train de construire, avec notre volonté, notre engagement, nos responsabilités, avec nos identités différentes, espagnole, française,... une voie vers une Europe plus forte, une Europe meilleure, une Europe différente, porteuse de progrès.

J’aime à dire à nos compatriotes que je rencontre hors de France : « Soyez fiers de vous, comme nous sommes fiers que vous nous représentiez à l’étranger ».