J'ai participé à l’inauguration du Mémorial du camp de Drancy, aux côtés de François Hollande. C'est la première fois qu'un Président de la République se rend sur ce lieu de déportation.
Cette cérémonie est un moment important pour la France. C’est un pas de plus sur le chemin indispensable qui consiste à regarder son passé droit dans les yeux. Un pas qui permet de marginaliser encore un peu plus les mauvaises questions pour ne retenir que les bonnes.
Parmi les mauvaises, celle de la responsabilité de l’Etat français. Cette question ne fait plus débat et la République a trouvé la force d’assumer ses heures sombres.
Celle aussi de la concurrence des mémoires et des comptages macabres. La Shoah est un crime unique et irréductible dans l’Histoire de l’Humanité.
Désormais, les seules questions qui vaillent regardent notre vigilance.
De quoi est capable une idéologie ? La Shoah nous enseigne que des idées peuvent être des armes dès lors qu’elles utilisent les ressorts de la peur et du bouc-émissaire.
Le silence peut-il tuer ? Nous savons désormais que se taire face à l’intolérable constitue la plus lâche des complicités.
Faut-il résister lorsque tout semble perdu ? Les milliers de Justes que compte notre pays, qui ont risqué leur vie pour cacher des Juifs, sont autant de raisons de croire que la volonté de quelques hommes et la force de quelques idées peuvent contrarier la fatalité.
Cette cérémonie nous rappelle que le devoir de mémoire est avant tout un devoir d’avenir qui doit faire de chaque citoyen français un résistant du quotidien. C’est pourquoi j’avais souhaité, le 26 mars dernier, que le Département de la Seine-Saint-Denis expose au public les graffiti du camp de Drancy au Mémorial de la Shoah à Paris.
Perpétuer ce devoir est la première responsabilité de tous les Républicains.
Claude BARTOLONE, Président de l'Assemblée nationale
M. François Hollande, Président de la République, dévoile la plaque commémorative