Voeux du Président de l'Assemblée nationale pour 2014

Vœux du Président de l’Assemblée nationale

2014

 

Mes chers compatriotes,

Bonne année à chacune et à chacun d’entre vous, en Métropole et dans les Outre-Mer ; en ville, à la campagne et dans nos quartiers populaires.

Mes premières pensées vont à nos soldats engagés en Centrafrique, au Mali, et présents partout ailleurs pour défendre – quelquefois au prix de leur vie – une certaine idée de la France.

Celle d’une Nation qui ne détourne pas les yeux lorsqu’un pays frère appelle au secours.

Une Nation soucieuse de la stabilité de l’Afrique et de la sécurité de l’Europe.

La Représentation nationale est fière d’eux.

 

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Cette fierté-là, mes chers compatriotes, puisée dans des moments graves, sachons la faire vivre et la faire grandir tout au long de cette nouvelle année. Elle est vitale.

Oui, le monde change, et cela appelle des questionnements chez tous les Français.

Oui, chacun de nous a dû faire des efforts durant l’année écoulée, et cette mobilisation doit demeurer en 2014. Car ces efforts ont un sens. Ces efforts ont un but.

Conserver notre souveraineté nationale.

Maintenir notre protection sociale.

Reconstruire notre économie.

Engager notre révolution écologique.

Retrouver un esprit de conquête dans une mondialisation maîtrisée.

Alors, quelles que soient les difficultés, soyons fiers de notre pays, de nous-mêmes et de ce que nous avons déjà réalisé ensemble. Faisons vivre en 2014 un nouveau patriotisme.

 

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La France, ce n’est pas rien dans le monde.

Nous semblons l’oublier quelquefois : nous sommes un géant économique, social, agricole, démocratique, intellectuel !

Alors plutôt que de céder à la mode de l’autodénigrement, sachons retrouver la confiance et renouer avec le génie français.

Sachons affirmer notre philosophie, cultiver nos idées, promouvoir notre modèle.

Singulièrement en Europe où la France doit être capable de défendre ses intérêts et sa vision d’un continent de prospérité et de progrès. C’est l’un des enjeux de l’année qui s’ouvre.

Ce nouveau patriotisme, c’est aussi comprendre que nous avons des raisons d’y croire.

Une, en particulier : notre jeunesse.

Vous savez, la France, c’est en dehors de nos frontières qu’on en parle le mieux… Et je ne fais pas une rencontre diplomatique sans que mes homologues me disent : « Vous, les Français, vous vous plaignez, mais vous avez une démographie rayonnante, vous avez la jeunesse qui vous permettra d’aller de l’avant dans le nouveau monde ! »

Alors, cette jeunesse, plus que jamais, elle ne doit pas simplement être dans notre projet : elle doit être notre projet.

La formation des jeunes, c’est la priorité ;

L’emploi des jeunes, c’est la priorité ;

Le logement des jeunes, c’est la priorité ;

L’accès à la culture pour les jeunes, c’est la priorité.

Parce que la confiance reconquise d’un jeune, c’est la confiance retrouvée dans toute une famille, dans tout un quartier et, par-là, dans tout un pays.

Ce nouveau patriotisme, enfin, c’est promouvoir des valeurs simples, des valeurs fortes, des valeurs qui font que la France est la France.

Le racisme n’a pas sa place dans notre pays. Pas plus que l’antisémitisme et les discriminations.

La France est la France parce qu’elle aspire à fondre dans le moule républicain des gens venant de tous les horizons. C’est cela, le miracle français, le prodige laïque, le pacte républicain. Et rien n’est plus précieux.

C’est aussi « prendre soin les uns des autres ». La République, ce n’est pas une incantation ou un sujet de colloque.

C’est d’abord un état d’esprit, au nom duquel, nul ne saurait être laissé au bord du chemin. C’est n’accepter ni la solitude des personnes âgées, ni le désespoir que peut entrainer la maladie, ni le dénuement social de certains de nos compatriotes. C’est cela, la République du quotidien.

 

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Mes chers compatriotes, cette année, nous commémorerons à la fois le centenaire de la guerre de 14 et le 70e anniversaire du débarquement.

Nous rendrons hommage à nos Anciens qui ont fait le sacrifice de leur jeunesse – et pour beaucoup, de leur vie – au nom de la liberté de tout un peuple.

Savaient-ils, eux, à l’époque, qu’ils étaient en train d’écrire notre Histoire ?

Et nous, savons-nous aujourd’hui que nous sommes en train d’en imaginer l’avenir ?

C’est précisément le vœu que je forme pour 2014 : un vœu de patriotisme fraternel, pour écrire la suite de notre récit républicain à l’encre de la solidarité et de l’esprit de conquête.

Nous avons des raisons de croire en 2014.

Bonne et heureuse année à vous tous.