Le 16e Prix des Technologies Numériques
Jeudi 10 avril 2014 à 18h
Hôtel de Lassay
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les députés,
Mesdames, Messieurs,
Je suis ravi de vous accueillir à l’Hôtel de Lassay, Télécom ParisTech et son association de diplômés, et tous ses partenaires, pour accueillir la 16ème édition du prix des technologies numériques.
Depuis le début de cette législature, j’ai voulu ouvrir grand les portes et les fenêtres de l’Assemblée Nationale au monde économique pour faire vivre le débat et les projets sur les grands chantiers économiques de cette législature, ceux qui permettront à la France d’entrer dans le nouveau monde.
J’en profite pour saluer, en particulier, une de vos anciennes élèves, Madame la députée Laure de la RAUDIERE, ainsi que les membres du groupe d’études parlementaire relatif à l’économie numérique qui ont pu nous rejoindre.
Ce prix des technologies numériques qui consacre l’innovateur de l’année, l’objet connecté, et l’invention énergétique, est résolument tourné vers le nouveau monde.
Notre pays ne traverse pas simplement une crise. Nous sommes entrés dans un nouveau monde. Pour que chacun de nos compatriotes, chacune de nos entreprises, y trouve sa place, nous n’avons pas d’autre choix que d’innover.
Innover, c’est retrouver le chemin du progrès, de la croissance et de l’emploi.
Pour rentrer de plain-pied dans ce Nouveau Monde, la France se doit de réussir trois transitions :
- La transition numérique.
- La transition énergétique.
- Et la transition technologique.
Les technologies de l’information et des communications sont au cœur de la transition numérique d’abord.
Le pétrole d’aujourd’hui, ce sont les données.
La transition numérique rebat les cartes socio-économiques. Les grands groupes historiques de notre industrie ont compris l’enjeu du numérique face à des starts-up qui font tous les jours la révolution numérique en créant leur modèle et leur marché.
Combien de secteurs ont-ils été bousculés par la révolution numérique dont de plus en plus de start-up sont les acteurs ?
La liste est longue et pourrait encore se rallonger : taxis, banques, assurances, éditeurs, presse.
De la même manière, les géants du numérique s’imposent comme de redoutables challengers des industries traditionnelles. Google est désormais le principal concurrent de la SNCF et conceptualise sa « Google Car ».
Entrer dans le nouveau monde, c’est accepter que 50 % des métiers que pratiqueront nos descendants en 2050 n’ont même pas encore été inventés.
La transition numérique brouille toutes les frontières : entre les services marchands et non marchands ; entre le travail et les loisirs ; entre les services et l’industrie.
La frontière entre l’espace et le temps s’estompe : avec la 4G, on peut désormais être virtuellement partout n’importe quand.
La frontière entre le physique et le numérique, le matériel et l’immatériel se dilue, avec des robots capteurs capables d’orienter l’action, la perception et la cognition.
La révolution digitale des objets connectés est en marche et bouleversera de manière irréversible notre quotidien.
La transition numérique peut être une belle utopie, celle de l’économie de partage où chacun de nous peut être un acteur, un créateur ou un contributeur. La ville connectée, les objets connectés à la maison, les réseaux intelligents.
La transition numérique, c’est apprendre dès à présent à utiliser les nouvelles technologies de l’information et la communication dans nos entreprises, dans nos collectivités, pour mieux dialoguer avec clients, usagers, et administrés.
Néanmoins, la transition numérique peut constituer une menace comme l’a montré l’affaire Prism par exemple.
La protection des libertés individuelles est primordiale pour garantir la confiance dans l’économie numérique.
C’est pourquoi, j’ai lancé une commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l'âge du numérique, composée à la fois de députés et de personnalités qualifiées.
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La transition énergétique, c’est aussi un levier d’innovation.
Entrer dans le nouveau monde, c’est imposer à notre modèle de développement de mieux respecter la planète que nous léguerons à nos enfants. Nouvelles mobilités, nouvelles façons d’habiter, de travailler, de consommer…
Mobilité bas-carbone, rénovation thermique des bâtiments, nouvelles énergies.
Je suis très heureux de voir que vous avez érigé la transition énergétique en priorité au point de dédier un prix spécifique à l’innovation numérique dans la performance énergétique.
La transition numérique et la transition écologique sont indissociables pour une meilleure consommation et production énergétique.
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La transition technologique, enfin. C’est inscrire nos entreprises dans l’économie mondialisée en misant sur l’innovation et la création, nos principaux atouts dans la montée en gamme de notre économie.
Nos entreprises sont un bien commun et une force de progrès qu’il faut préserver, et c’est le sens du Pacte de responsabilité mis en place par le Président de la République.
La transition technologique consiste à créer l’écosystème qui permettra aux start-ups de croître et bouleverser leur secteur.
Nos pépites technologiques peuvent et doivent tirer leur épingle du jeu pour devenir des géants du numérique.
Des exemples de cette effervescence française numérique et technologique sont nombreux, et nous devons en être fiers.
Premier signe : parmi les 8 objets connectés distingués lors du dernier salon mondial de l’électronique, 4 objets connectés venaient de France, et avaient été fabriqués par des sociétés de moins de 5 ans.
Deuxième signe : parmi les 500 entreprises européennes à forte croissance, 86 sont des jeunes pousses françaises.
Faire émerger des géants français du numérique : c’est une nécessité pour faire entrer de plain-pied la France dans le nouveau monde. C’est pourquoi, cela doit être une priorité de notre politique industrielle.
La transition technologique, c’est affirmer des choix stratégiques de filières, pour accompagner et expérimenter l’innovation technologique, au travers d’une commande publique adaptée aux entreprises innovantes.
C’est savoir miser sur nos atouts.
Des atouts, la France en a beaucoup : des grandes écoles parmi les meilleures du monde; les sièges de grandes multinationales, des banques solides, un patrimoine culturel remarquable ; un tissu de PME et TPE très dynamique, une population jeune et créative, du foncier disponible, et de nombreux projets.
Ce potentiel, nous avons le devoir de le valoriser pour mieux donner à voir au monde notre volonté d’en être. Le « Grand Paris Numérique » sera notre vitrine technologique et numérique, et je compte bien sur PARIS TECH TELECOM qui sera demain à SACLAY, pour être la locomotive du Grand Paris Numérique, la porte d’entrée sur le Nouveau Monde.
Je vous remercie.
