Signature de la convention de partenariat
entre l’Assemblée nationale et Airparif
Mercredi 31 mai 2017 – Hôtel de Lassay
Monsieur le Président d’Airparif, cher Jean-Félix BERNARD,
Messieurs les secrétaires généraux, cher Michel MOREAU, cher Christophe PALLEZ,
Mesdames et Messieurs,
Soyez tous et toutes les bienvenus à l’Hôtel de Lassay.
Je suis ce matin particulièrement heureux de vous y accueillir, au moment où nous nous apprêtons à signer cette convention pluriannuelle de partenariat entre l’Assemblée nationale et Airparif – l’association interdépartementale pour la gestion du réseau automatique de surveillance de la pollution atmosphérique et d’alerte en région d’Île-de-France.
C’est pour moi un moment tout spécialement émouvant.
Car vous n’êtes pas sans savoir qu’à moins de trois semaines du terme de cette XIVe législature, c’est en effet la dernière fois que je vais, en tant que président de l’Assemblée nationale, prendre un engagement au nom de cette belle institution.
Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi, comme ultime acte que je prendrai au nom de l’Assemblée nationale, cette convention de partenariat avec Airparif. Nous le savons, la préservation de notre environnement est le grand défi de notre siècle. Il est le plus important, parce que sans lui, rien d’autre n’est possible.
Les institutions de la République doivent être en première ligne de ce combat. C’est par l’exemplarité, par l’innovation, par la valorisation des bonnes pratiques que nous construisons, peu à peu, un monde durable.
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L’Assemblée nationale, cœur battant de la démocratie, est aussi la caisse de résonance des grands enjeux de la société, du monde et du temps.
D’abord, bien sûr, parce qu’elle est le lieu où s’écrivent les normes de la République, où se dessine le cadre législatif qui structure toutes nos existences.
Je suis fier de pouvoir dire, au terme de cette législature, que jamais on n’aura autant entendu parler d’environnement dans l’hémicycle. Les mots « nature », « protection », « développement durable », « transition écologique », « lutte contre la pollution », « santé » ont résonné sur nos bancs tout au long de ces cinq années. La préparation de la COP 21 et de l’Accord de Paris, fruit d’une volonté politique affirmée tout au long de ce quinquennat, a permis une mobilisation sans précédent autour du défi environnemental. Le travail parlementaire s’en est pleinement saisi. Plusieurs rapports ont ainsi analysé l’enjeu et dressé l’état des lieux environnemental du pays : s’agissant de la lutte contre la pollution de l’air, je pense en particulier au rapport d’information déposé par le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques le 19 mai 2016, et présenté par les députés Jean-Louis Roumegas et Martial Saddier. De grandes lois ont également été votées, avec en particulier la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte en août 2015.
Oui, tant en termes de prise de conscience collective que de travail normatif, cette législature a marqué une avancée incontestable dans la prise en compte politique du défi environnemental et climatique. La transition énergétique et écologique restera parmi les missions historiques de ces cinq années.
Pour autant, l’activité de l’Assemblée nationale ne s’arrête pas à la fin de la session parlementaire. Elle est également une institution publique, qui, à ce titre, peut et doit intégrer les préoccupations environnementales dans l’ensemble de sa gestion et de son activité.
Cet engagement existe depuis déjà près de dix ans, et se traduit par un ensemble de mesures visant à réduire son empreinte carbone. Nous l’avons poursuivi et approfondi tout au long de cette législature, à travers un véritable programme d’actions couvrant tous les aspects du fonctionnement de la maison. Car nous ne relèverons pas le défi environnemental sans une évolution réelle et profonde de nos modèles d’activité, de travail, de gestion, de vie quotidienne.
En cinq ans, des économies d’énergie – sur l’éclairage notamment – à la réduction des déchets et au développement du recyclage, de la dématérialisation des procédures à la conversion progressive du parc automobile, en passant par la compensation carbone des voyages en avion, par l’installation de ruches pédagogiques, ou encore, tout récemment, de l’hôtel à insectes que vous pouvez admirer dans le jardin, l’Assemblée nationale s’est engagée avec détermination sur la voie d’une institution durable et respectueuse de l’environnement.
La signature de cette convention est aujourd’hui une nouvelle étape de cet élan. Même lorsque l’activité législative est au repos, notre institution continue d’avancer, grâce à l’engagement de tous et en particulier des services de l’Assemblée nationale que je veux remercier ici.
Notre partenariat comporte deux grands volets : un volet « sensibilisation et formation », et un volet « accompagnement ».
Dès 2017, des formations menées par Airparif et financées par l’Assemblée nationale seront mises en place.
Elles permettront de sensibiliser les fonctionnaires, les collaborateurs et l’ensemble des personnels de notre institution aux enjeux de qualité de l’air et de protection de l’environnement.
Une campagne d’inscriptions aux lettres d’information d’Airparif sera également menée auprès de l’ensemble des personnels de l’Assemblée nationale.
Enfin, dès mars dernier, le Secrétaire général de la Questure avait annoncé la création d’une page dédiée à l’environnement et au développement durable sur l’intranet de l’Assemblée nationale. Cet espace permet de développer de nouvelles initiatives pour continuer à faire avancer l’institution sur les enjeux environnementaux. Dès cette année, grâce au partenariat que nous signons aujourd’hui, il sera enrichi d’un visuel informatif sur la qualité de l’air au quotidien, à Paris et en Île-de-France.
Notre convention pourra en outre permettre un accompagnement de l’Assemblée nationale par Airparif dans les années à venir, en particulier dans ses démarches d’amélioration de la qualité de l’air.
L’expertise d’Airparif, reconnue à l’international, bénéficie déjà à de nombreuses institutions françaises, des ambassades à l’AFD ou encore à Business France. Le monde nous l’envie : les villes de Pékin ou d’Hanoi ont elles aussi choisi Airparif pour les accompagner dans la mesure de la qualité de l’air et dans leur compréhension des phénomènes de pollution, afin d’aller vers un mode de vie plus respectueux de l’environnement et, donc, de l’humanité.
C’est toutefois la première fois qu’une institution constitutionnelle de la République signe un tel partenariat avec Airparif. J’y vois un symbole très fort, en même temps qu’une avancée concrète : l’installation, ici même, d’un tricycle mesurant la qualité de l’air en est l’incarnation. Je ne doute pas qu’avec votre accompagnement et votre expertise à ses côtés, l’Assemblée nationale va ouvrir une nouvelle page, à n’en pas douter brillante, de son combat pour un monde plus durable.
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Mesdames et Messieurs, chers amis,
Je l’ai dit en commençant : le défi environnemental, écologique et climatique est le défi majeur du XXIe siècle. Le réussir, c’est la condition indispensable pour pouvoir continuer à mener tous les autres combats qui nous tiennent à cœur.
Si l’on regarde notre assemblée aujourd’hui, son image est comme un symbole de notre combat pour la préservation de notre planète. Beaucoup de progrès sont déjà là : l’hôtel à insectes, les ruches, et maintenant ce tricycle, ornent désormais l’hôtel de Lassay ; nous avons, chacun d’entre nous, pris dans notre travail et notre quotidien des habitudes plus durables. Peut-être certaines de ces actions peuvent-elles paraître anecdotiques, mais comme chacun sait, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.
Beaucoup reste également à faire. L’Assemblée nationale, sur ce point comme sur tant d’autres, avance avec la société, et nous avons à cœur de nous montrer exemplaires, car il n’y a plus un instant à perdre. Je veux vous redire ce matin ma fierté de présider une institution vivante, qui ne craint pas d’avancer et de se transformer pour construire ensemble un monde meilleur.
La signature de cette convention de partenariat est aussi un autre beau symbole : celui de l’ouverture de l’Assemblée nationale à la société civile, au monde associatif, et à l’ensemble des acteurs qui font vivre notre pays.
Je l’avais dit dès mon investiture : je voulais que l’Assemblée nationale une maison ouverte, ouverte au monde, bien sûr, mais surtout à nos concitoyens. Rien ne se fera si nous n’avançons pas ensemble.
Aujourd’hui, la conclusion de ce partenariat engage l’Assemblée nationale aux côtés d’une association qui regroupe, dans sa propre assemblée, des collèges représentatifs de tous les acteurs pertinents de la société civile : représentants de l’Etat, collectivités locales, acteurs économiques, associations de protection de l’environnement, associations de consommateurs, représentants des professions de santé, personnalités qualifiées. La représentation nationale avance désormais elle aussi main dans la main avec Airparif pour relever, ensemble, le grand défi de notre temps. Dans ces conditions, rien n’est impossible !
Mesdames et Messieurs,
Non, rien n’est impossible, et je suis convaincu que la France saura être à la hauteur de l’Histoire. Elle l’a déjà montré sous cette législature, qui a marqué un véritable tournant.
Mais, vous le savez : en matière de lutte contre la pollution, en matière d’engagement dans un modèle de développement plus durable, en matière de préservation de notre planète, l’heure n’est plus aux grands discours. Il est urgent d’agir, plus fort encore que nous ne l’avons fait jusqu’à présent.
En ce domaine, il n’y a pas d’anecdotique. Les progrès que nous engrangeons, goutte à goutte, s’ajoutent les uns aux autres pour former un fleuve de plus en plus en plus large, un courant de plus en plus fort qui nous entraîne vers un monde durable.
Si les progrès s’interrompent, la rivière s’assèche. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ce risque. Nous ne le voulons pas.
La signature de cette convention de partenariat avec Airparif engage notre Assemblée au moins pour les cinq années à venir. Au moment où je m’apprête à quitter la vie politique, à quitter cette institution où j’ai passé trente-six ans de ma vie au service des Françaises et des Français, c’est pour moi une manière de m’assurer que nous ne laisserons pas s’assécher la rivière.
Quel que soit le résultat des prochaines élections législatives, j’ai pleinement confiance en mon successeur pour poursuivre sur le même chemin, pour aller encore plus loin dans le cadre d’une convention qui pourra d’ailleurs s’enrichir au fil du temps.
C’est l’une des grandes forces de notre pays que la continuité de la chose publique, au service, toujours, de l’intérêt général. Et je sais pouvoir vous assurer aujourd’hui que l’Assemblée nationale sera toujours aux côtés de ceux qui œuvrent pour faire avancer notre pays.
Je vous remercie.