Intervention de M. le Président Claude Bartolone
à l’occasion du Nouvel An chinois
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Soyez les bienvenus à l’hôtel de Lassay où j’ai le plaisir, pour la deuxième année consécutive, d’accueillir des Français amis de la Chine et bien sûr nos amis chinois.
Nous venons d’entrer dans l’année du cheval. J’espère que vous avez apprécié la haie d’honneur de la garde républicaine à l’entrée, qui est le cadeau de l’Assemblée nationale à tous les amoureux de la Chine.
Cette nouvelle année sera, j’en suis sûr, une belle et grande année pour nous tous. Le cheval est un animal vif, dynamique, endurant, fier, mais aussi fidèle et fonceur. Si ces attributs sont partagés par tous ceux qui exercent des responsabilités dans notre pays en 2014, alors oui, il y a des chances que nos chevaux légers emportent la France sur la voie du succès.
Si l’on se fie à l’horoscope chinois, cette année sera plus précisément celle du cheval de bois. Et j’ai lu à son propos, je cite, qu’il « symbolise l’inventivité, l’évolution, l’action, et de nouveaux horizons ». Quoi de mieux pour tirer notre épingle du jeu dans le nouveau monde dans lequel nous avons basculé ? Ce monde ouvert, global, technologique, demande de l’innovation, de la créativité, de l’audace, bref, toutes les caractéristiques de l’année du cheval de bois.
Je veux dire ce soir, en présence de Monsieur ZHAI Jun, Ambassadeur de Chine à Paris, que cette année 2014 revêt une signification toute particulière pour la relation entre la France et la Chine.
Vous le savez, j’étais il y a quelques jours à Pékin et à Shenyang, dans le Nord Est de la Chine, pour les célébrations du cinquantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, en compagnie Sandrine Mazetier, Laurence Dumont, Barbara Pompili, Dominique Orliac, Bernard Accoyer, Bruno Le Roux, Jean-Marie Le Guen, Maurice Leroy et Marc Dolez.
J’ai été très touché par l’accueil chaleureux des autorités chinoises et par la qualité des événements organisés le 27 janvier, à la date anniversaire de la décision fondatrice du Général de Gaulle et de Mao Zedong.
J’ai bien senti que, pour nos amis chinois, le souvenir du 27 janvier 1964 revêt une importance toute particulière.
Et pour cause, De Gaulle avait ainsi fait de la France le premier grand pays occidental à reconnaître officiellement la République populaire de Chine de Mao Zedong. Une décision audacieuse et visionnaire en pleine guerre froide. C’est sur ce socle que nos deux pays ont construit, ces cinquante dernières années, un dialogue fait de respect, d’amitié et de franchise.
Les célébrations sont loin d’être achevées : tout au long de l’année 2014, ce ne sont pas moins de 400 événements qui seront organisés dans nos deux pays pour commémorer cet anniversaire. Notre rendez-vous de ce soir en est un, et je suis particulièrement fier d’ouvrir l’hôtel de Lassay à l’amitié franco-chinoise.
Comme j’ai eu l’occasion de le dire, lors de mon déplacement, au Président Xi Jinping et à mon homologue Zhang Dejiang, ces célébrations prennent appui dans le passé mais elles doivent regarder vers l’avenir.
De même que l’acte fondateur du Général de Gaulle a préparé le terrain à cinquante ans de dialogue franco-chinois nourri et fructueux, de la même manière, l’anniversaire que nous célébrerons, doit projeter la relation franco-chinoise dans le prochain demi-siècle.
Sur quelles bases ? Bien entendu la France et la Chine doivent maintenir leurs efforts pour poursuivre leur dialogue politique, économique, culturel et humain, dans la confiance et l’harmonie. Et je peux vous assurer que la diplomatie parlementaire y prendra toute sa part, avec ses moyens propres.
Mais à travers ces commémorations, il est un autre défi que la France et la Chine doivent apprendre à relever ensemble : préparer le demi-siècle à venir, achever la transition vers le nouveau monde.
Nous aurions tort d’en rester à une vision statique des relations entre France et Chine, entre Orient et Occident : ce nouveau monde est d’une toute autre étoffe que celui des années 60.
Les défis y ont pour nom : développement économique durable, régulation de la finance, lutte contre le réchauffement climatique, la criminalité et le terrorisme international.
Aucun de ces enjeux ne sera relevé par la France seule ou par la Chine seule. Dans ce nouveau monde, aucun intérêt national n’est assez puissant pour se dispenser de dialogue et de coopération internationale.
Or, France et Chine, je le crois, ont un rôle à part entière pour organiser cette nouvelle donne et en tirer les bénéfices.
A l’évidence, la Chine s’impose aujourd’hui par sa puissance commerciale. Nul n’a ignoré en France les derniers chiffres mettant, pour la première fois, en 2013, la Chine en tête des puissances commerciales, devant les États-Unis, avec plus de 3.000 milliards d’euros d’importation et d’exportations en 2013.
Mais la formidable croissance chinoise appelle à son tour des adaptations, des modèles de développement : construire des villes plus sûres et plus durables, développer les infrastructures, des productions énergétiques propres, des filets de sécurité sociale accessible aux plus grand nombre.
Et il n’est pas un de ces domaines où la France ne se distingue pas par son expertise ou son excellence. Nos entreprises, nos administrations, nos produits et nos bonnes pratiques sont à la disposition de nos partenaires Chinois. Les atouts de la France et ceux de la Chine se combinent.
Pour la Chine, la France doit être un interlocuteur privilégié, capable d’accompagner l’évolution de sa croissance vers un modèle écologiquement et socialement durable.
Mesdames et Messieurs, chers Amis, j’en termine sur cette note positive, sur cette sincère espérance.
Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année du cheval. Elle sera, j’en suis sûr, une année d’amitié franco-chinoise au grand galop !
Je vous remercie.