Intervention de M. le Président Claude Bartolone
à l’occasion du Nouvel An chinois
10 février 2015
Monsieur le Ministre, Cher Jean-Marie Le Guen,
Monsieur le Premier ministre, Cher Jean-Pierre Raffarin,
Monsieur le Président, Cher Bernard Accoyer,
Monsieur le Président du groupe d’amitié France-Chine, Cher Bruno Le Roux,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président du groupe d’amitié France-Chine au Sénat, Cher Didier Guillaume,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Soyez les bienvenus à l’hôtel de Lassay, où j’ai l’immense plaisir, pour la troisième année consécutive, de vous accueillir et de célébrer avec vous le nouvel an chinois et, plus encore, l’amitié franco-chinoise.
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L’année 2014 a été riche pour la France et la Chine.
Elle s’était d’ailleurs ouverte, pour ce qui me concerne, par un déplacement inoubliable à Pékin, le plus beau et le plus enrichissant que j’aie effectué en ma qualité de Président de l’Assemblée nationale. La délégation qui m’a accompagné en conviendra, et je souhaite, au nom de la Représentation nationale, et à travers vous, Monsieur l’Ambassadeur, en remercier de nouveau le Président Jinping, le Président Dedjiang et l’ensemble des autorités chinoises.
Tout au long des douze mois qui ont suivi, c’est dans un esprit d’échange que nous avons fêté le cinquantième anniversaire de nos relations diplomatiques.
Plus de 800 manifestations se sont tenues en France et en Chine à cette occasion. Elles ont mis à l’honneur la densité et la diversité des liens qui nous unissent – économiques, politiques, culturels, et humains. Ces manifestations les ont même raffermis, et laissent présager pour l’avenir une amitié toujours plus solide et ambitieuse.
Deux magnifiques expositions croisées marquent la clôture de ce cinquantenaire. Les expositions « Rodin, l’œuvre d’une vie », au musée national de Pékin, à laquelle le Premier ministre, M. Manuel Valls a pu se rendre lors de sa récente visite au musée national de Pékin, et l’exposition « Splendeurs des Han, essor de l’Empire céleste » au musée national des arts asiatiques Guimet, marquent ainsi la fin d’un anniversaire.
Mais elles annoncent, j’en suis convaincu, un enrichissement mutuel toujours plus prononcé dans le domaine culturel.
J’en suis convaincu car j’observe cette attraction croissante depuis plusieurs années. Je vais me permettre, d’ailleurs, un petit clin d’œil personnel. Certains d’entre vous savent que je suis un amoureux des Châteaux de la Loire, et plus particulièrement du Château de Chambord, comme le Président Larcher. C’est bien la preuve que nous avons aussi des points communs.
Or le Château de Chambord est jumelé au Temple du Ciel de Pékin depuis presque sept ans. Chaque fois que je parcours le domaine de Chambord, je pense à cette amitié qui est la nôtre, et qui continue de s’épanouir dans tous les domaines.
Cette volonté commune de mieux nous connaître, et de partager nos patrimoines avec générosité, se mariera parfaitement à l’année de la Chèvre, propice aux arts et à la culture. Ce soir, nous aurons d’ailleurs le plaisir de découvrir des musiciens chinois et français, parmi les plus brillants de leur génération, unis pour faire grandir leurs cultures musicales réciproques. Ils nous font l’honneur de nous accompagner : je souhaite donc la bienvenue à Mme Zhang Biyun et à MM. Go Gan et Adrien Frasse-Sombet.
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Mesdames et Messieurs, Chers collègues et amis, parlons justement de l’année qui s’ouvre.
Créativité et imagination, liberté et émancipation, esprit d’équipe et générosité : telles sont les qualités du signe de la Chèvre, et telles sont, sans nul doute, les qualités dont nous devrons faire preuve pour préparer les échéances qui nous attendent, et affronter les défis du nouveau monde.
Je pense, entre autres, au changement climatique, aux modèles de gouvernance économique, financière et monétaire que nous voulons consolider, et aux crises régionales qui menacent la paix du monde.
Comme vous le savez, une des priorités majeures pour la France en 2015 est la lutte contre le dérèglement climatique, avec la préparation de la COP21. C’est une « année climat » qui s’ouvre pour la France, qui aura la double tâche d'accueillir la 21ème Conférence mondiale des Nations unies sur le climat et de la présider.
L’espoir de parvenir à un accord historique pour la préservation de notre planète n’a jamais été si grand. Nous savons d’ailleurs que nos amis chinois renouvellent leur réflexion sur ce thème, et nous nous en réjouissons. La décision prise, de concert avec les États-Unis, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous encourage, en ce début d’année 2015, à faire preuve d’un optimisme mobilisateur, indispensable pour espérer un succès.
Dans un autre registre, celui de la régulation de la mondialisation économique et financière, la Chine et la France doivent continuer d’être des partenaires et des interlocuteurs privilégiés.
Nos deux pays doivent s’accompagner l’un l’autre, s’épauler, bien que les enjeux soient de part et d’autre quelque peu différents. Que nous ayons à cœur de relancer la croissance ou de la canaliser, nous avons tous le devoir de le faire selon un modèle durable, tant sur les plans économique que social et écologique.
Chinois et Français ont tous les atouts pour avancer ensemble, et réussir. Les coopérations diverses que nous avons mises en œuvre et les partenariats économiques et industriels que nous avons conçus sont créateurs d’espoir.
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Mais je ne veux pas uniquement parler de partenariat. Bien que ce soit un terme fort, qui caractérise avec justesse certaines dimensions de notre relation, c’est aussi un terme froid, qui peine à exprimer la force de nos liens.
Je veux parler de fraternité, car c’est de cela qu’il s’agit. La fascination culturelle réciproque et les échanges humains, de plus en plus nombreux, en témoignent. Par nos efforts conjugués ces cinquante dernières années, par l’évidence de tout ce qui nous lie, France et Chine sont deux pays frères.
Je veux donc rendre hommage ce soir à tous ceux qui incarnent et entretiennent cette amitié et cette fraternité. Je pense évidemment aux entrepreneurs et hommes d’affaires présents parmi nous, et aux différents représentants de la communauté franco-chinoise : qu’ils soient binationaux, Français résidant en Chine ou Chinois résidant en France – je rappelle d’ailleurs que la communauté chinoise en France est la plus nombreuse en Europe.
Mesdames et Messieurs, vous incarnez cette fraternité mieux que quiconque, vous en êtes les symboles autant que les moteurs. Je vous remercie donc pour les ponts que vous bâtissez tous les jours entre nos deux nations. Le nouvel an chinois est, je le sais, pour vous tous, tout à la fois un moment de communion, festif et émouvant, et l’occasion de partager vos traditions avec vos concitoyens venus d’autres horizons. Je me réjouis d’ailleurs du succès toujours croissant du défilé du 13ème arrondissement de Paris.
Mesdames et Messieurs, les Parlementaires doivent accompagner ce mouvement de rapprochement populaire, sociétal, non seulement parce que le Parlement représente les Français dans toute leur diversité, mais aussi parce que nous avons le devoir de stimuler la politique étrangère menée par le gouvernement. Depuis ma prise de fonction, je m’attache à y associer pleinement l’Assemblée nationale. Je rends donc hommage aux députés et aux sénateurs investis dans la relation franco-chinoise, et dont certains ont tenu à être présents ce soir. Je les en remercie.
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Je conclurai simplement en vous présentant tous mes vœux de succès et de bonheur pour cette année de la Chèvre et de belles célébrations du Nouvel An – je suis heureux qu’elles commencent ici à l’Assemblée nationale.
Vive la Chine, Vive la France,
Vive l’amitié franco-chinoise, et bonne année à tous.