Ouverture des 21èmes rencontres parlementaires de la sécurité routière
Vendredi 4 juillet à 9h00
Assemblée nationale (salle Victor Hugo )
Monsieur le président du Conseil national de la sécurité routière,
Monsieur le président du groupe d’études,
Monsieur le délégué interministériel à la sécurité routière,
Mesdames, messieurs,
Je réponds avec plaisir à votre invitation, cher Armand JUNG, à ouvrir les travaux des 21èmes rencontres parlementaires de la sécurité routière, les deuxièmes depuis que vous avez pris la tête du Conseil National de la Sécurité Routière que Manuel VALLS, alors ministre de l’intérieur, a heureusement décidé de réactiver après 4 années de mise en sommeil.
La sécurité routière est une cause qui transcende les clivages politiques. J'ose croire que, grâce à des rencontres comme celles qui nous réunissent ce matin, nous pouvons également arriver à dépasser ce vieux clivage, purement idéologique, qui oppose la prévention et la répression. Il est totalement stérile.
Je salue le travail inlassable conduit conjointement par l'Etat, les associations et les collectivités locales. Après 12 années de baisse de la mortalité routière, la France a ainsi connu en 2013 le plus faible nombre de morts enregistré depuis la mise en place des statistiques en 1948. Et pourtant, six mois plus tard, nous ne pouvons plus nous satisfaire de ces résultats. Car, depuis le début de l'année, les chiffres sont mauvais.
Il n'y a donc malheureusement pas de répit possible dans le combat contre les comportements dangereux au volant. Nous ne pouvons de toute façon nous résigner à ce que la route tue mais nous pouvons encore moins accepter que cette funeste courbe reparte à la hausse.
C'est pourquoi nous avons le devoir de poursuivre et sans aucun doute d'accentuer nos efforts si nous voulons atteindre cet objectif symbolique de 2 000 victimes par an à la fin de la décennie fixé par le Premier ministre. Et dans un premier temps, celui de 3 000, que nous avons approché l'an dernier. Non par fétichisme des chiffres mais bien parce que nous parlons là de drames évités.
De même que l'action de contrôle des forces de l'ordre reste nécessaire, le travail de prévention, de sensibilisation et d'éducation ne doit pas s'interrompre. Parce que, par inconscience, ignorance ou pour une mauvaise raison, il est toujours très facile de se mettre en danger au volant et de mettre en danger les autres.
Vos rencontres parlementaires, depuis deux décennies, participent à cette mission d'information, d'éducation et d'étude. Vous avez installé là un lieu précieux de débat et de réflexion partagée entre les élus et l’ensemble des acteurs, membres d'associations, experts, responsables. Aux bénévoles en particulier, je tiens à rendre hommage pour leur engagement quotidien.
Vous avez, pour ces 21èmes rencontres, retenu deux thèmes de travail. Parce que la vitesse, il faut toujours le rappeler, et surtout aux conducteurs novices, reste la première cause directe ou aggravante des accidents lourds, ces deux thèmes sont liés : la mortalité sur nos routes des jeunes de 18 à 24 ans reste bien plus élevée que dans d’autres grands pays voisins, tout particulièrement le Royaume-Uni et l’Espagne. La souffrance des familles qui perdent un enfant ou qui le voient paralysé à vie est terrible. Nous n’avons pas le droit de considérer cela comme une fatalité, de l’accepter voire de le taire.
Dans ma circonscription, il y a quelques semaines, l’inconscience d’un jeune conducteur a provoqué un accident mortel à l’occasion d’un mariage. Il n’est pas mort mais en perdant le contrôle du véhicule qu’il conduisait, il a provoqué la mort d’un homme. Nous ne devons jamais laisser instrumentaliser de tels drames comme l’ont malheureusement fait plusieurs sites internet. Nous ne devons pas non plus y réagir par des lois prises sous le coup de l’émotion. En tant qu’élus de la Nation et élus locaux, ce que nous devons aux victimes et à leurs proches, ce sont des travaux et des débats sereins et l’engagement que ces travaux soient productifs.
Le ministre de l’intérieur vient d’annoncer un renforcement des incitations à la conduite accompagnée, la généralisation des modules de formation pour tous les lycéens et une fluidification des procédures de passation du permis de conduire. Toutes ces mesures vont dans le bon sens. La meilleure façon de faire disparaître les comportements dangereux voire criminels de nos routes, c’est bien de rendre les conducteurs pleinement conscients des conséquences de leurs pratiques au volant.
Ce matin, vous allez travailler et débattre sur ces sujets que je viens d’évoquer. Je vous souhaite donc une séance fructueuse. Je sais que les responsables du groupe d’études parlementaires me feront part de vos conclusions et qu’Armand JUNG veillera à ce que vos propositions puissent, par l’intermédiaire du CNSR, alimenter le travail du Gouvernement et des collectivités locales.