Réception franco-allemande
mardi 18 novembre 2014
Messieurs les Présidents des groupes d’amitié,
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs les Secrétaires généraux de l’OFAJ,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de me trouver parmi vous ce soir, à l’occasion de cette huitième session du « séjour de contact », régulièrement organisé entre les groupes d’amitié France-Allemagne de l’Assemblée nationale et du Bundestag.
Nous accompagnent également des représentants de l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse, et des élèves et étudiants participant à ses programmes, mais aussi des assistants parlementaires allemands, en séjour d’études à Paris. Leur présence parmi nous place donc notre rencontre sous le signe de l’échange.
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L’échange franco-allemand prend corps à travers toutes vos actions. Mesdames et Messieurs, ma reconnaissance est sincère pour le travail que vous effectuez.
Il est désormais presque convenu de mettre en avant le caractère exceptionnel de la relation franco-allemande, et assez courant de s’émerveiller devant le désir et la capacité qu’ont eus nos peuples à unir leurs forces après s’être si longtemps livré la guerre.
Mais je veux profiter de notre rencontre ce soir pour rappeler que cette paix retrouvée, et préservée, nous la devons à celles et ceux qui œuvrent quotidiennement au rapprochement. Je tiens donc à remercier chacune et chacun d’entre vous, qui en êtes les artisans, pour les ponts que vous bâtissez entre nos deux Nations.
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Cette dynamique de rapprochement a fait du couple franco-allemand un modèle de réconciliation pour le monde, et un formidable moteur pour la construction de l’Europe.
Il est faux de penser que ce couple est dépassé, que son exemplarité et sa centralité se seraient diluées dans l’Europe à 28.
Ce serait plutôt le contraire. Malgré nos différences, malgré nos divergences, nos deux pays continuent d’être écoutés et observés par nos autres partenaires européens. Ils continuent de porter et d’animer les débats qui traversent l’Europe. Même lorsque nos positions sont radicalement opposées, nos négociations bilatérales donnent toujours le ton.
Et notre couple est particulièrement attendu en cette période où l’Europe peine à redonner du sens à son projet politique, où elle renvoie l’image d’une machine engluée dans des considérations technocratiques, purement économiques, celle d’un monstre institutionnel, dont se détourneraient à la fois ses citoyens et ses partenaires étrangers, fatigués de chercher à la comprendre.
Nos divergences, nous les connaissons. Elles varient en fonction des équipes au pouvoir et de la conjoncture économique. Qu’elles ne constituent pas un frein à l’avancée du projet européen ! Qu’elles nous permettent au contraire de mieux porter la voix des États membres dans toute leur diversité, pour mieux imaginer, ensemble, des projets pour l’avenir.
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Pour cela, Français et Allemands ont besoin de rester attentifs à leur entourage, mais surtout chercher à toujours mieux se connaître, mieux se comprendre et mieux s’écouter.
L’Assemblée nationale et le Bundestag travaillent dans ce sens, je m’en réjouis.
Les relations entre nos Parlements sont denses. L’initiative du « séjour de contact » se distingue néanmoins des autres cadres en ce qu’elle offre une immersion dans le quotidien d’un élu, et une projection concrète dans sa circonscription. Elle permet de nouer des liens de travail et d’amitié pérennes, comme en témoigne la participation régulière de certains d’entre vous. Je vous félicite pour l’enthousiasme et l’investissement dont vous faites preuve chaque fois qu’un séjour est organisé.
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Je veux aussi avoir un mot pour la jeunesse. Je constate avec joie que l’Assemblée nationale et le Bundestag préparent la relève. Un programme permet à des assistants parlementaires de suivre un semestre d’études à Sciences Po (ou à la Humboldt Universtät), avant d’effectuer un stage à l’Assemblée nationale (ou au Bundestag).
Je souhaite la bienvenue à ceux aujourd’hui présents, et leur dis la joie qui sera la nôtre de les accueillir en février prochain.
Mesdames et Messieurs, certains d’entre vous ont pu s’entretenir avec les secrétaires généraux de l’OFAJ. Je ne pourrai conclure ce discours sans rendre un immense hommage aux activités de cette organisation née du traité de l’Élysée, et qui, en un demi-siècle, a permis à plus de 8 millions de jeunes Français et Allemands de participer à des programmes d’échanges. 8 millions : ce seul chiffre suffit à mesurer le rôle incontournable que vous avez joué dans la consolidation de l’amitié franco-allemande.
A tous, et à la jeunesse en particulier, je veux rappeler que vous êtes, auprès de votre génération, non seulement les Ambassadeurs de la relation franco-allemande, mais aussi ceux de l’Europe, et de son avenir, que vous incarnez. La tristesse qui est la mienne, lorsque je vois, dans la crise, les jeunes générations se détourner de l’Europe, trouve une consolation dans votre présence ce soir.
Les commémorations du cinquantenaire du traité de l’Elysée se sont, vous le savez, tenues l’année dernière.
Ayons donc, en nous quittant tout à l’heure, le regard tourné vers l’avenir, et vers tout ce que nous pouvons encore bâtir ensemble.
Je vous remercie.