Remise des prix de la 24ème édition
du concours des Trophées Eco Actions
Jeudi 18 décembre 2014 – Hôtel de Lassay
Madame la ministre des Outre-mer, chère George PAU-LANGEVIN,
Monsieur le député-maire et Président de l’association « Les Eco Maires », cher Guy GEOFFROY,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les maires et élus,
Mesdames et Messieurs,
Laissez-moi exprimer le plaisir qui est le mien de vous recevoir tous ici à l’Hôtel de Lassay, et de terminer l’année par cette cérémonie. Le concours des Trophées Eco Actions met en lumière et récompense l’implication et l’action des collectivités territoriales en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable.
Je tiens à saluer le Président Guy GEOFFROY, ainsi que l’ensemble des équipes, des collectivités adhérentes et des partenaires des Eco Maires, pour leur engagement et leur action concrète sur les territoires pour répondre au quotidien au plus grand défi de ce siècle : celui de préserver notre planète, de protéger notre environnement, d’inventer des modes de vie alternatifs et d’engager notre société vers un nouveau modèle de développement.
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L’édition de ce soir est un peu spéciale car vous fêtez cette année les 25 ans d’existence des Eco Maires.
25 ans ! C’est le temps d’une génération. C’est justement pour la jeune génération qui représente l’avenir que vous agissez. Nous remettrons dans quelques instants le prix Démocratie Jeunesse qui récompense une action innovante des conseils d’enfants et de jeunes en matière de protection de l’environnement et de développement durable, et les Trophées universitaires qui distinguent les meilleurs travaux de recherche sur le thème Développement durable et collectivités territoriales. La jeunesse et l’éducation sont des piliers de la transition écologique de notre société. Nous devons adopter de nouveaux modes de production, de consommation et un nouveau modèle de développement, mais si nos formations n’évoluent pas, nous ne pourrons pas changer les comportements. Comment réussir la transition écologique si elle ne commence pas par l’éducation de nos enfants ? Ce sont aussi nos jeunes qui peuvent éduquer leurs parents.
25 ans ! Si l’on remonte le temps, nous sommes donc en 1989 quand une cinquantaine d’élus décident de créer l’association Les Eco Maires pour réunir les collectivités qui font des politiques environnementales et du développement durable une priorité de leur mandat.
Vous n’avez ainsi pas attendu que les Gouvernements inscrivent à leur agenda la protection de l’environnement pour agir. Vous n’êtes pas restés à patienter devant les blocages des négociations internationales entre les États pour tracer la voie vers un monde décarboné. Vous démontrez que les territoires sont prêts pour la transition écologique et agissent avant les Gouvernements. Et vous avez raison !
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Vos exemples de réussite sont nombreux et témoignent de l’importance de l’approche transversale de la protection de l’environnement.
J’ai ainsi été ravi de remettre un prix l’an dernier à la ville de Mouans-Sartoux pour sa restauration scolaire durable, ou à la ville de Saint-Raphaël pour son système de management de l’Énergie. Tels sont quelques-uns des projets primés que vous avez portés et qui nous montrent à quoi peuvent et doivent ressembler les territoires du futur.
Les projets candidats et les prix décernés ce soir concernent des domaines aussi variés que la préservation et la protection de la biodiversité, le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, la nutrition, l’agriculture durable, l’éducation, la mobilité durable, la ville durable….
Vos actions soulignent que l’écologie doit être au quotidien, dans tous les domaines de notre société, comme facteur de développement. Tant que la pensée unique considérera que l’écologie est un domaine à part, nous ne pourrons pas réussir collectivement et globalement la transition écologique. Il faut décloisonner. Vous l’avez compris et c’est ce qui vous réunit aujourd’hui.
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Les Eco Maires font plus que valoriser et qu’accompagner les régions dans l’avenir. Il participe également à la coopération internationale. Nous sommes confrontés à des problématiques qui traversent les frontières, et plus que jamais nous avons besoin de coopération et de plateformes d’échanges. Les Eco Maires ont ouvert un bureau à Dakar en 2013 pour souligner l’importance de solutions partagées au Nord comme au Sud et le besoin de mutualiser les bonnes expériences internationales, africaines et françaises. Je tiens à cet égard à saluer la présence de l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal en France et à Monaco Paul BADJI, et de celle de l’Ambassadeur de la République Démocratique du Congo Monsieur Christian Atoki ILEKA, pour le prix international de la Coopération.
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Vos actions, vos projets se positionnent dans l’ « agenda positif » mis en avant par la présidence française pour la 21ème Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, la fameuse « COP21 », qui se tiendra au Bourget, en Seine-Saint-Denis, dans un an.
Nous savons que la réussite de ce rendez-vous n’est pas un choix, mais un impératif. L’urgence climatique ne doit pas être la seule affaire des diplomates et des négociateurs internationaux. Cela doit être l’affaire de tous. Je suis convaincu que seule la mobilisation générale de la société civile est à même de faire suffisamment pression sur les Gouvernements des différents pays pour garantir les chances de succès d’arriver à une réponse suffisante pour la planète.
A cette fin, je peux vous assurer que, parallèlement à l’action exemplaire des collectivités territoriales, l’Assemblée nationale prendra toute sa place dans la mobilisation citoyenne pour lutter contre le dérèglement climatique.
Des députés ont constitué un groupe de travail sur la préparation de la COP21, dont les 3 présidents des commissions des affaires étrangères, des affaires européennes et du développement durable. C’est ainsi que nous avons décidé de soutenir tout d’abord le débat citoyen planétaire sur l’énergie et le climat préparatoire à la COP21. Les décisions prises au Bourget en décembre 2015 impacteront d’une manière ou d’une autre la vie de tous les habitants de la planète. Il est donc fondamental que leur voix puisse être entendue.
Les résultats de ce débat, co-initié par le secrétariat de la Convention Cadre des Nations-Unies sur le changement climatique de l’ONU, seront un élément du processus de négociation.
Parallèlement, nous rencontrerons tout au long de l’année 2015 les parlementaires de certains pays clés des négociations sur la question climatique pour porter ce message d’urgence et de nécessité absolue de réussite de la COP21, pour l’avenir de la planète. Nous sommes convaincus du rôle que la diplomatie parlementaire peut jouer dans ce domaine. Je profite de la présence des deux Ambassadeurs de la République du Sénégal et de la République démocratique du Congo pour dire que je souhaite une coopération très forte entre les députés français et les parlementaires d’Afrique francophone dans la préparation de la COP21.
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Enfin, je souhaiterais adresser une mention particulière à nos collectivités locales ultramarines. J’ai instauré les Mardis de l’Avenir, des débats pluralistes le premier mardi de chaque mois, réunissant parlementaires, élus, experts, associations et entreprises pour débattre de la transition écologique. Nous avons consacré l’édition du mois de novembre à la place de nos territoires d’outre-mer dans la transition écologique. Madame la ministre des Outre-mer, chère George, vous étiez à nos côtés et nous avons eu des débats très riches. Le patrimoine naturel exceptionnel de l'Outre-mer représente une richesse et un atout considérables pour notre pays. 80% de la biodiversité terrestre de la France et plus de 95% de la biodiversité marine se trouvent en Outre-mer. Les outre-mer renferment un potentiel important pour le développement des énergies renouvelables. Et pourtant, les territoires ultramarins affrontent en commun : un chômage beaucoup plus élevé qu'en métropole ; une dépendance à l'énergie fossile importée très forte et une production électrique beaucoup plus intensive en émissions carbone qu’en métropole ; des impacts du changement climatique plus rapides et plus forts qu'en métropole et une biodiversité en danger.
Quand on met en face les richesses et les atouts des territoires d'outre-mer et la réalité des défis économiques, environnementaux et sociaux, on voit toute l’importance de la prise en compte des spécificités et des besoins locaux dans les politiques publiques. Le développement durable, c’est adapter l’action publique aux réalités de terrain. C’est pourquoi la décentralisation est importante car vous, les élus locaux, vous savez trouver les bonnes réponses aux spécificités de vos territoires. Je suis donc très fier ce soir de remettre avec la ministre les prix Outre-mer Durables.
Pour conclure, face aux réactions de déception de certains face à la conclusion de la COP20 à Lima le week-end dernier, je voudrais dire que chaque étape, chaque petit pas est important. L’essentiel est de ne pas maintenir le statu quo, de ne pas faire du « sur place ».
Toutes les échelles sont importantes, du local au global, du bas vers le haut. Au niveau international, on essaie de conclure un accord suffisamment ambitieux. Au niveau national, il y a la future loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte adoptée le 14 octobre dernier par l’Assemblée nationale, ou le projet de loi Biodiversité dont nous attendons avec impatience l’examen en séance publique. Et au niveau local, on compte sur vous ! L’action des collectivités territoriales est primordiale.
C’est la somme des efforts de chacun qui constituera la réponse globale pour notre planète.
Isaac Newton disait : « Lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double ».
La France est engagée sur la voie de la transition écologique.
Quant à vous, continuez.
Continuez à poursuivre votre engagement pour la protection de l’environnement et pour le développement durable.
Continuez par vos actions à éteindre l’incendie, si l’on veut continuer la métaphore du président Jacques Chirac lancée en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Vous pourrez toujours compter sur le soutien sans faille de la Représentation nationale.
Je ne veux pas retarder davantage le plaisir de découvrir les lauréats de cette 24ème édition du concours des Trophées Eco Actions et vous souhaite à tous une très bonne soirée.
Je vous remercie.