Remise des trophées « s’engager dans les quartiers »
le 18 décembre 2013 à l’Assemblée nationale
Monsieur le Ministre, cher François,
Madame la présidente de l’agence nationale pour la cohésion et l’égalité des chances, chère Naïma,
Monsieur le vice-président de la fondation agir contre l’exclusion,
Monsieur le directeur général de l’Agence nationale de la rénovation urbaine,
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
C’est un honneur de vous accueillir, ce soir, à l’Hôtel de Lassay, à l’occasion de la cérémonie de remise des trophées du concours « S’engager pour les quartiers », décernés par la fondation agir contre l’exclusion (FACE) et l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU).
Je tiens, tout d’abord, à les remercier pour leur grande implication dans la réalisation de ce concours qui permet de porter un autre regard sur les quartiers populaires.
Aux participants, je veux dire combien je suis ravi de vous recevoir dans cette maison qui est aussi la vôtre et de pouvoir mettre en lumière quelques-uns de vos projets, que le jury a d’ailleurs sélectionnés parmi une centaine d’initiatives.
Tout à l’heure sera décerné le Grand Prix de l’année 2013, mais d’ores et déjà, je veux vous adresser à tous mes plus chaleureuses félicitations pour le parcours accompli et l’ensemble des talents réunis par chacun d’entre vous.
J’ai vu vos projets dans les domaines du lien social, de l’innovation sociale et sociétale, de la création d’activités et du développement économique, de l’insertion professionnelle et de la vie quotidienne. Par le témoignage de votre expérience, et de votre réussite, vous permettez à nos concitoyens des quartiers populaires, de se projeter dans l’avenir avec confiance et de prendre en main leur destin.
Il y a quelques années, alors que j’avais l’honneur d’être ministre délégué à la ville, j’avais lancé le concours « Talents des cités ». Comme vous aujourd’hui, j’avais la conviction que remettre les quartiers au cœur de la République passait certes par des cages d’escaliers rénovées et des équipements publics performants. Mais que ce n’était pas suffisant. La réussite des quartiers populaires passe en effet par l’urbain -c’est-à-dire un plan de rénovation urbaine ambitieux- mais également par l’humain –c’est-à-dire par la restauration du lien social et d’un tissu économique dense.
L’humain c’est aussi et avant tout changer le discours et le regard portés sur les quartiers. C’est donner une image dynamique de la diversité de nos territoires. C’est ce que vous faites et, à cet égard, je veux vous dire la reconnaissance de la représentation nationale.
Tous les participants au concours présents ce soir le prouvent : ce qu’il manque dans nos cités, ce n’est ni l’énergie ni la volonté. En revanche, il y a un manque d’information et de confiance en soi. Ici plus qu’ailleurs, des petits coups de pouce financiers sont nécessaires pour pouvoir démarrer. « S’engager dans les quartiers » est un de ces coups de pouce.
Ce concours permet de lutter contre la stigmatisation et les « a priori » qui blessent : les habitants, comme les entreprises, les associations ou les collectivités territoriales des quartiers populaires sont, en effet, souvent cantonnés à des préjugés, qui agissent comme des poisons lents. Bien sûr que ces territoires cumulent beaucoup de retard et j’y reviendrai ! Mais, ils ont aussi un temps d’avance : ici aussi, il y a de l’initiative, il y a de l’innovation, il y a un esprit d’entreprendre.
Aujourd’hui, vous démontrez que dans notre République, chacun peut trouver sa place.
Pour remettre au cœur de nos priorités nationales les territoires trop longtemps délaissés, il nous faut miser sur un potentiel considérable, essentiel au redressement de notre pays. Demain, dans la France des métropoles, vous serez intégrés dans votre diversité : collectivités territoriales, associations, entreprises, établissements publics, vous serez plus qu’aujourd’hui encore, sa force et ce qui lui permettra, de réussir, et de se projeter dans l’avenir.
Mais bien entendu, les quartiers populaires souffrent de handicaps et au premier rang desquels, d’un taux de chômage plus élevé qu’ailleurs.
C’est la raison pour laquelle, vous le savez, la bataille pour l’emploi est au cœur de l’action de la majorité parlementaire.
Gagner la bataille pour l’emploi, c’est créer les conditions pour que la France renoue avec l’esprit d’entreprendre et avec le goût du risque. Et ça commence par la valorisation de nos entrepreneurs. Je dis entrepreneurs, je ne dis pas rentiers.
C’est aussi tendre la main à ces millions de jeunes qui entrent ou qui vont entrer sur le marché du travail. C’est dire à nos enfants, et leur prouver qu’ils ne sont pas une génération sacrifiée. 20% des emplois d’avenir sont réservés aux jeunes des territoires urbains qui connaissent les plus graves difficultés économiques et sociales. C’est une bonne chose.
Car au-delà de leur joie et de leur soulagement de pouvoir, eux aussi, « s’installer » comme on dit, entrer enfin dans le monde du travail représente un espoir immense.
Quand je vais à la rencontre de ces jeunes, dans mon département, la Seine-Saint-Denis, ou lors de mes déplacements à travers le pays, je ressens toujours la même chose : une confiance retrouvée dans une famille mais, au-delà, dans un quartier, dans un village, dans une cité.
Cet espoir et cette confiance dans l’avenir, Mesdames et Messieurs, sont essentiels pour entrer dans le nouveau monde. Celui de l’après-crise. Car sans travail, pas de confiance en soi ni dans les autres ; sans travail, pas de raison de se lever le matin ; sans travail, pas de sentiment d’appartenir à la collectivité.
Le monde de l’après-crise ? Nous y sommes. Conformément à l’engagement du Président de la République, le chômage a reculé en octobre. C’est une bonne nouvelle pour les personnes concernées mais c’est aussi un signe : le signe que le redressement est en marche. Gage à nous maintenant de la faire ressentir concrètement et rapidement dans la vie de nos compatriotes.
Dans ce nouveau monde, vous incarnez cette France qui réfléchit, innove, rêve à demain en retroussant ses manches. En deux mots, vous êtes à la fois l’espoir et l’avenir de notre pays.
Je vous remercie.