Les Mardis de l’Avenir
La transition écologique en débat
L’urgence européenne ?
le 4 mars 2014, hôtel de Lassay
Monsieur le ministre,
Messieurs les présidents,
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le directeur général,
Madame la directrice,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Nous voilà à nouveau réunis à l’Assemblée nationale pour la quatrième édition des Mardis de l'avenir.
Certains d’entre vous sont déjà des fidèles, et je les en remercie, d’autres sont de nouveaux entrants et je les salue chaleureusement.
Vous le savez, j’aime que cette maison soit le cœur battant du débat démocratique, et qu’elle s’ouvre à tous les acteurs de nos sociétés contemporaines.
Je suis très heureux de réunir, ce soir, pour une session un peu particulière, des députés français au parlement européen et des parlementaires de l’assemblée nationale et du Sénat, autour de personnalités venues de plusieurs pays d’Europe.
J’ai souhaité que ce dialogue d’un soir soit construit avec les acteurs économiques, les organisations environnementales, les administrations, la société civile. C’est la marque de fabrique des Mardis de l’Avenir.
Je compte sur vous pour aborder de manière très concrète les solutions et les contraintes que soulève la politique européenne de l’énergie.
Quelle métaphore que celle de l’Europe des énergies!
Rassembler toutes nos forces pour réussir à préserver le cadre de vie des générations futures tout en leur garantissant la croissance économique et le progrès social, voici notre projet.
C’est une stratégie qui donne à voir la puissance économique que peut représenter l’Europe dans le nouveau monde.
Retrouver l’Europe, c’est avoir confiance dans notre capacité collective à valoriser nos entreprises, nos citoyens, nos projets, notre jeunesse. La transition énergétique est de nature à redonner une épaisseur politique à la construction européenne.
Vous êtes nombreux dans cette salle à avoir pris position ces derniers jours pour le renforcement de l’Europe de l’énergie.
Vous avez montré l’importance d’une dynamique européenne vertueuse pour la compétitivité économique, efficace pour lutter contre le changement climatique, et porteuse d’une nouvelle ère de croissance industrielle.
Confronter la stratégie française de transition énergétique, en pleine gestation, à celle de l’Europe, c’est montrer que les parlements nationaux peuvent jouer un rôle dans le débat européen.
Et c’est à ce prix que les citoyens pourront se réconcilier avec l’idée de la coopération et de l’Union utiles aux peuples.
Il est fondamental que les européens retrouvent des idéaux partagés, à l’heure où nos proches voisins en viennent à se battre pour pouvoir entrer dans l’Union.
Cette parenthèse européenne à l’Assemblée nationale, alors que nos travaux sont suspendus pour quelques semaines, nous place dans une actualité brûlante.
Il se joue en ce moment en France un débat intense pour que la loi donne à la transition énergétique toute l’ambition qu’elle mérite.
Dans quelques mois, le Parlement français aura à débattre de ce qui sera, je crois, un projet de société fondateur, et le plus grand défi économique de la France du XXIe siècle.
Nous sommes dans une actualité brûlante, disais-je. Il y a quinze jours se tenait le conseil des ministres franco-allemand, qui a mis l’accent sur la communauté européenne de l’énergie et la coopération renforcée entre États-membres.
La semaine dernière, je présidais à Toulouse avec Norbert Lammert une réunion de nos deux parlements.
Depuis hier, à Bruxelles, les ministres de l’Énergie et de l’Environnement se rencontrent pour avancer sur la construction concrète de cette union autour des enjeux énergétiques, et leurs conséquences politiques, sociales et économiques.
Et dans quelques jours, le Conseil européen clôturera cette séquence, alors que se négocie au Parlement à Strasbourg le nouveau paquet énergie climat.
Cette actualité, cette intensité médiatique, n’est pas fortuite. Elle répond à une urgence, à l’urgence européenne.
La politique européenne de l’énergie n’a pas été un franc succès jusqu’à présent.
Dans un marché mondial de l’énergie très chahuté ces dernières années, les outils de régulation de l’Europe n’ont pas fonctionné. Il est donc urgent de les repenser, au service d’une croissance économique qui protège les entreprises et les travailleurs européens et qui génère de l’emploi.
Il est urgent de donner à l’Europe une incarnation dans des projets concrets, que j’appelle des biens communs, moteurs d’une solidarité et d’une identité partagées. L’Europe de l’énergie peut former la promesse de cette renaissance.
C’est ce que sous-entend l’idée d’un « Airbus de l’énergie ». Ce qu’il peut être concrètement, vous nous le direz ce soir !
A la veille d’élections qui, si nous n’y prenons pas garde, pourraient faire basculer l’histoire européenne dans le renoncement, les discussions du mois à venir sont cruciales.
Chers amis, notre responsabilité est grande, ce soir, et dans les prochaines semaines, les prochains mois, pour réussir à faire renaître l’Europe, dans les cœurs, et dans les consciences.
Sachons être créatifs!
Sans plus attendre, je laisse toute sa place au débat, et je donne la parole à Amandine Bégot qui animera la soirée.