La Conférence Paris Climat 2015 : 7e débat du cycle des "Mardis de l'Avenir"

Les Mardis de l’Avenir
La Conférence Paris Climat 2015
Mardi 3 juin 2014 – Hôtel de Lassay

Madame la Ministre, chère Cécile,
Monsieur le Chef suprême du peuple Kayapo en Amazonie brésilienne, Raoni METUKTIRE,
Monsieur Megaron TXUKARRAMAE,
Monsieur l’Envoyé spécial du Président de la République, cher Nicolas HULOT,
Madame la Représentante spéciale du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chère Laurence TUBIANA,  
Monsieur le Président de GDF SUEZ, Gérard MESTRALLET,
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Nous voilà de nouveau réunis à l’Assemblée nationale pour la septième édition des Mardis de l’avenir. Sept mardis déjà.

Certains d’entre vous sont déjà des fidèles, et je les en remercie, d’autres sont des  convertis et je les salue tout autant.

Je voudrais remercier toutes les personnalités qui ont accepté de participer à ce débat visant à préparer la Conférence Paris Climat 2015 : Nicolas HULOT, Envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète ; Raoni METUKTIRE, Chef suprême du peuple Kayapo en Amazonie brésilienne ; Megaron TXUKARRAMAE ; Gérard MESTRALLET, PDG de GDF SUEZ ; Cécile DUFLOT, députée de Paris, ancienne Ministre de l’Égalité des Territoires et du Logement.

Vous le savez, j’aime que cette maison soit le cœur battant du débat démocratique, et qu’elle s’ouvre à tous les acteurs de nos sociétés contemporaines.

Lorsque j’ai lancé, à l’automne dernier, ces débats pluralistes, sur la transition écologique, ils s’inscrivaient dans la continuité presque immédiate du débat national sur la transition énergétique, le fameux DNTE.

J’ai souhaité que ce dialogue ne soit pas confisqué, mais au contraire, construit avec les acteurs économiques, les organisations non gouvernementales, les administrations, la société civile, et les parlementaires. L’intelligence et l’impertinence partagées : c’est la marque de fabrique des Mardis de l’Avenir.

Notre idée a été de réaliser une sorte de gagnant-gagnant. Gagnant pour les députés qui peuvent ainsi se familiariser ou approfondir les enjeux de la transition énergétique. Gagnant aussi pour les experts qui se confrontent aux analyses et aux attentes des représentants du peuple.  

Ce débat me paraît essentiel pour faire émerger le nouveau modèle de transition énergétique qui façonnera les modes de vie, les modes de consommation et de production de demain.

Les Mardis de l’Avenir ont été un lieu d’échange pour approfondir tous les enjeux et modalités de la transition énergétique.

Et je dis bien tous les sujets : transports, nouvelles énergies, territoires, Europe, financement, nucléaire. Tous ces sujets ont été examinés au microscope durant plus de huit mois.

Ce grand débat, je le crois plus que jamais d’actualité. Très prochainement, le Parlement français aura à discuter de ce qui sera un projet de société fondateur, et le plus grand défi économique de la France du XXIème siècle.

Ce projet de loi, ce projet de société, se doit d’être exemplaire. Il doit être la vitrine énergétique et écologique de la France  dans le monde. Pour la France qui assurera la Présidence de la Conférence Paris Climat 2015 – la 21ème conférence des Nations-Unies sur le climat [COP21], il s’agit de s’attaquer au grand défi du XXIème siècle, la lutte contre le réchauffement climatique.

Du projet de loi de transition énergétique à la Conférence Paris Climat 2015, il n’y a qu’un pas.

Confronter la stratégie française de transition énergétique, en pleine gestation, à celle des États parties prenantes aux négociations internationales sur le changement climatique, c’est montrer que les parlements nationaux peuvent jouer un rôle dans cette conférence multilatérale.

Cette parenthèse mondiale à l’Assemblée nationale, nous place dans une urgence brûlante, celle que nous rappellent les experts du GIEC : l’urgence climatique.

L’urgence climatique impose à la communauté internationale et à la France une responsabilité particulière vis-à-vis des générations futures et des pays vulnérables : préserver ceux-ci des périls climatiques auxquels notre planète risque d’être confrontée au cours du XXIème siècle.

Manions la longue-vue pour percevoir des risques considérables pour l’humanité à partir d’un réchauffement de 2°C, des pays du Sud exposés à l’insécurité alimentaire du fait de la baisse globale des ressources marines.

Les risques consécutifs à un accroissement des gaz à effet de serre, ce sont aussi  la raréfaction de l’eau pour l’agriculture, une explosion de la pauvreté, la multiplication des inondations et érosions, les conflits consécutifs aux flux migratoires, la déforestation.

Je tiens d’ailleurs à saluer le chef du peuple amazonien Kayapo, Raoni METUKTIRE, et Megaron TXUKARRAMAE, pour leur engagement contre la déforestation qui doit être une source d’inspiration en ce moment de préparation de la COP21.

Le réchauffement climatique n’est aucunement une fatalité. Nos enfants ne sont pas condamnés à un destin funeste, celui d’être exposés à un réchauffement climatique de 3 à 5°C si l’on reste les bras croisés.

Afin  de contenir les émissions de gaz à effet de serre, nous devons collectivement agir vite et saisir le rendez-vous diplomatique de la COP21 pour dessiner la planète que nous voulons pour nos enfants.

Tout l’enjeu de la préparation de la COP21, c’est de mobiliser toutes les énergies pour parvenir à un accord global contraignant, permettant de lutter efficacement contre le réchauffement climatique pour protéger les plus vulnérables, les générations futures, tout  en leur garantissant la croissance économique et le progrès social.

Tout l’enjeu de la préparation de la COP21, c’est de faire de la transition énergétique, non une contrainte, mais une véritable opportunité.

Innover et transformer en profondeur nos modes de production, de consommation, de déplacement, nos modes de vie, voilà notre projet. 

On sait les efforts déployés par les États et leurs diplomates pour négocier, faire converger les positions. Mais, cela est-il suffisant ?

Malheureusement, comme en témoignent les multiples négociations climatiques, nous ne sommes pas allés suffisamment loin, nous ne sommes pas allés suffisamment vite, alors que la menace est bien là. La conférence Paris Climat 2015, n’est pas seulement l’affaire des diplomates et des négociateurs internationaux. Elle est l’affaire de tous !

L’urgence climatique nécessite de mobiliser et de donner une visibilité plus grande à la Conférence Paris Climat 2015 pour donner un élan et le souffle nécessaire à cette négociation.

Ce souffle viendra d’abord de la base : les territoires, les entreprises, la société civile, et bien sûr les parlementaires.

Toutes les parties prenantes méritent d’être associées étroitement à la COP21 pour garantir les chances de succès de cette conférence.

Le Parlement y prend et y prendra toute sa part, comme nous avons su le faire pour préparer le débat en amont du projet de loi sur la transition énergétique.

Je suis convaincu qu’aujourd’hui, nous pouvons ensemble, ici réunis à l’Assemblée nationale, écrire le début de l’histoire de la Conférence Paris Climat 2015. Je suis confiant dans la capacité de nos parlementaires à faciliter les négociations pour demain transposer l’accord le plus ambitieux et efficace qui soit dans notre droit national.

Chers amis, notre responsabilité est grande, ce soir, et dans les prochaines semaines, les prochains mois, pour réussir à faire vivre la Conférence Paris Climat 2015, dans les cœurs, et dans les consciences.

Sachons être créatifs ! Sachons être audacieux !

Sans plus attendre, je laisse toute sa place au débat, et je donne la parole à Amandine BÉGOT qui animera la soirée.