« Quel avenir pour le nucléaire ? » - second débat du cycle des Mardis de l’Avenir

Les Mardis de l’Avenir

La transition écologique en débat

Quel avenir pour le nucléaire ?

le 3 décembre 2013, hôtel de Lassay

 

Chers amis,

Je suis très heureux de vous accueillir à l’Assemblée nationale pour cette deuxième édition des mardis de l'avenir.

Vous le savez, je souhaite que cette maison s’ouvre au monde qui l’entoure et résonne des rumeurs de tous les débats politiques et citoyens qui animent la société.

J’ai créé les Mardis de l’Avenir pour que s’y expriment toutes les sensibilités.

Je souhaite que s’y construise, dans la confrontation des idées, le modèle de développement qui permettra à notre pays d’entrer de plain-pied et avec confiance dans le monde nouveau.

Et je veux que les parlementaires en soient les premières chevilles ouvrières, que les représentants de la nation y prennent toute leur part.

La transition écologique doit être pour la France et l’Europe le chemin d'une nouvelle prospérité et de nouvelles solidarités.

Comment concilier les impératifs de compétitivité de nos entreprises, qui sont les gages de la création d'emplois, avec les enjeux environnementaux et le bien-être social ?

Les réponses ne sont pas immédiates.

La représentation nationale doit pouvoir jouer son rôle de relais des attentes citoyennes et de garante de l'intérêt général.

Sur un certain nombre de questions complexes, qui croisent les enjeux sociaux, économiques et environnementaux, le pouvoir politique doit savoir mesurer les effets et les contraintes des positions qu'il défend.

Il est difficile de se projeter dans un monde qui ne ressemble pas tout à fait au passé, de renoncer à ce qui semblait des certitudes pour s’engager vers des solutions innovantes. Le modèle énergétique de la France fait partie de ces acquis dont il faut réévaluer la pertinence aujourd’hui.

J’avais un an – en juillet 1952 - lorsque le gouvernement d’Antoine Pinay remettait au Parlement le premier plan de développement de l'énergie atomique et des recherches aboutissant à la mise en place de la filière nucléaire.

Et vingt ans plus tard, à l’automne 1973, l'Etat français mettait en place une stratégie énergétique de grande ampleur.

Pour assurer son indépendance et affirmer sa compétence, la France s'est équipée d'un parc de centrales nucléaires qui n'a pas d'équivalent au monde.

Confiants dans la capacité du pays à innover, produire, construire, prospérer, les décideurs d'alors ont profondément influencé le développement du pays par ces choix stratégiques.

Ils ont construit une puissance économique de référence  tant au plan intérieur grâce à une maîtrise des coûts de production, qu'à l'extérieur par l’exportation d’un savoir-faire unique au monde.

Aujourd'hui ce modèle est vieillissant. Se pose la question de son renouvellement. Eh bien, soyons aussi confiants, soyons aussi créatifs qu'alors !

Montrons que la France a des atouts et  des idées ! Qu'elle peut regarder vers l’avenir sans complexe !

Qu’en est-il du nucléaire aujourd’hui ? Qu’en sera-t-il demain ? Je n’ai pas choisi un sujet consensuel pour vous entendre débattre ce soir. Mais faut-il éviter d’évoquer les sujets stratégiques au motif qu’il y aurait des tabous ?

Je sais que ce débat peut amener parfois à des crispations entre les acteurs de la société. Aujourd’hui, un projet de loi est en préparation et il est nécessaire que l’ensemble des parlementaires s’approprient les enjeux pour avancer sur ce texte.

Je vois autour de moi une filière industrielle ambitieuse, des associations engagées, des autorités publiques et des individus conscients de la responsabilité que porte notre génération.

Je ne serai pas plus long, afin de laisser tout le temps nécessaire au débat. Je compte sur vous, sur vos talents, sur votre force de conviction, sur votre responsabilité, pour faire de ces échanges un grand moment de démocratie, dans le respect des convictions et des arguments de chacun.

Et vous me connaissez, quand je préside la séance, je ne laisse pas les débats s’échauffer ! J’ai mon petit marteau !

Je passe maintenant la parole à notre journaliste, Amandine Bégot, qui animera les échanges.