Les Mardis de l’Avenir
La transition écologique en débat
Quel rôle pour les élus ? Quels défis pour les territoires ?
le 4 février 2013, hôtel de Lassay
Madame et Monsieur les ministres,
Monsieur le président Rousset,
Monsieur le président Lacroix,
Mesdames et messieurs les élus,
Chers amis,
Je suis très heureux de vous accueillir à l’Assemblée nationale pour cette troisième édition des Mardis de l'avenir.
Vous le savez, je souhaite que cette maison s’ouvre au monde qui l’entoure et bruisse des controverses qui animent la société.
J’ai créé les Mardis de l’Avenir pour que s’expriment tous les acteurs de la transition écologique en France, dans le cadre de débats sereins et constructifs.
Nous avons abordé déjà les transports et la question nucléaire.
J’ai choisi de consacrer cette troisième session aux territoires.
A l’heure où il est de bon ton de pointer du doigt les territoires et leurs élus sur la base d’une discours populiste, elle m’offre une occasion de rappeler quelques faits.
70% des investissements publics sont le fait des élus locaux. Combien d’entreprises, combien d’emplois, combien de familles, en dépendent?
Les collectivités sont également un filet de protection sociale pour nos compatriotes les plus humbles en période de faible croissance.
Et permettez-moi de rappeler que la plupart des innovations politiques de ces dernières décennies sont nées des territoires.
Que seraient devenues certaines de nos campagnes sans les conseils généraux? Que seraient devenus nos quartiers populaires sans le relais des collectivités ?
Comme le service public, les territoires sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas.
Le développement durable c’est adapter l’action publique aux réalités de terrain. Les élus sont les garants de l’équité sociale et territoriale, dans ce monde en mutation qui divise et qui inquiète.
Je le dis souvent : la transition écologique est, pour la France et les français, le levier d'une nouvelle prospérité économique et de nouvelles solidarités.
Comment concilier les impératifs de compétitivité de nos entreprises, qui sont les gages de la création d'emplois, avec les enjeux environnementaux et le bien-être social?
Les élus ont des réponses à ces questions, nous le verrons, et des solutions qui pourraient être généralisées, facilitées.
Pour produire de l’énergie localement, remplacer des carburants fossiles par des sources renouvelables, construire et se déplacer de manière plus sobre, les politiques locales peuvent influencer durablement nos modes de vie et le modèle énergétique de notre pays, sans renoncer au progrès.
La représentation nationale doit jouer son rôle de caisse de résonance des bonnes pratiques locales et de relais des attentes citoyennes, au service de l'intérêt général.
Je souhaite que le débat de ce soir permette de mettre en lumière cette France créative, qui se préoccupe de son avenir et de celui de ses enfants.
Plusieurs questions se posent, et elles sont d’une actualité brûlante :
Comment répartir les compétences entre les différentes collectivités pour gagner en efficacité ? Faut-il supprimer des échelons ? Quels moyens mobiliser ? Quel rôle pour l’Etat ?
Abordons également les questions de solidarité territoriale : devons-nous imposer l’uniformité à des territoires qui n’ont pas les mêmes atouts face à la transition énergétique ? Comment garantir une attention aux plus fragiles ?
On a créé les métropoles.
Je place pour ma part beaucoup d’espoir dans ce que la métropole du Grand Paris et ses treize cousines pourront construire en matière d’excellence environnementale et de lutte contre la précarité.
Mais nous devons également trouver les clés du développement harmonieux de nos espaces ruraux et périurbains.
Et préciser quel sera le rôle des régions, qui pèsent déjà beaucoup dans la transition énergétique.
Le Parlement accueillera au printemps des débats qui marqueront pour plusieurs générations le développement de notre pays.
Celui portant sur la loi de transition énergétique, tout d’abord, que nous préparons avec ces soirées d’échanges depuis plusieurs mois.
Mais également, celui qui formera une nouvelle étape de la décentralisation, selon le souhait exprimé par le Président de la République lors de sa dernière conférence de presse.
Préparons-nous à ces évolutions - ces révolutions ? - en faisant œuvre de pédagogie et de concertation.
A la veille des élections municipales et européennes, ces questions sont cruciales pour nos concitoyens.
Il en va de la crédibilité de nos politiques publiques et des moyens que nous y consacrerons.